D’un érable, de leur chant s’épanchent
Deux quiscales :
Le printemps s’installe.
La neige et la glace tournent
Alors que le froid s’en retourne.
Cette fois-ci droit devant, un merle passe.
Il est donc vrai que l’hiver trépasse.
Tout près, un chien aboie.
Plus loin, dans les bois,
S’impatientent les acériculteurs
Car n’est visible pas une seule montée de vapeur.
Du sirop, on attend la récolte
En dépit de cette révolte
Virale devenue menace délétère
Sur toute la surface de la terre.
Quant à nous, on se confine
Dans la cuisine,
Le quartier général
De nos élucubrations scripturales.
Le village est silencieux
Alors qu’on se sent anxieux.
La journée est avancée,
Le vent s’épivarde durant de longues lancées.
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Il est vingt et une heures.
Tout à coup, totale est la noirceur :
Panne de courant.
Ce n’est pas très surprenant.
Fin abrupte de la soirée.
On maugrée.
Plongée dans le noir,
La maison est devenue dortoir.
On met tout sur la touche
Et on se couche.
Notre sommeil est nerveux,
Les hululements sont nombreux.
Ce matin, très tôt on s’est levé
Et en plus, comme on s’était couché :
Soit en chialant
Et en rouspétant.
Évidemment, il a fallu pelleter
Une neige compactée.
Puis a été rétabli le courant,
Ce qui a eu l’effet d’un remontant.
Au cours de l’après-midi,
Une fois le pelletage fini,
Une courte virée en auto :
On a croisé une équipe d’Hydro s’affairant à changer neuf poteaux.
Nadagami