Alors qu’il y a tant à faire à l’extérieur
Et que juillet s’enfuit.
S’asseoir
Et attendre
Tandis qu’on peine à supporter notre seule présence.
Comme est obsédant ce désir d’être ailleurs
Afin que se désintègrent nos tracas, nos craintes, nos obsessions.
En même temps, on aurait tout aussi envie d’oublier cette envie d’oubli.
Quoique confronté au passage du temps
Et face à l’image quelque peu décrépite que nous renvoient les miroirs,
Difficile il est de faire abstraction de toutes les années passées.
Et tout à coup,
De nous revoir plus jeune,
Nous sentant en ces années si démuni face au quotidien à venir
Et à ses incontournables prérogatives.
On a été un étudiant qui étudiait par obligation de faire des études.
Aujourd’hui, on se demande sur quelle planète on vivait alors.
La vie s’écoulait et nous
D’avoir la très forte impression de l’inutilité de notre existence.
Puis un jour, père, on a compris : écrire il nous faut.
Par contre, c’est pratiquement être assuré de crever pauvre
Et de crever parce que tellement pauvre
Que de répondre à l’appel de l’écriture.
On aurait plutôt souhaité que ce soit moins compliqué,
Moins terrifiant.
Et cette impression de plus en plus tenace
D’avoir tout dit
Et donc,
De n’avoir plus rien à écrire.
On fait quoi alors : on se cache?
Impossible!
Le soleil bombarde de sa lumière la toiture de la maison d’en face.
Nos paupières sont lourdes.
On n’a rien à dire.
Et pourtant, gériboire, nos doigts de continuer à enfoncer les touches.
Nadagami