Si ce ne sont les bruits de la maison
Qu’on entend
Sans vraiment écouter.
Dehors,
La neige,
Les branches dénudées,
La couronne de nuages gris au-dessus des sommets montagneux.
Sans bruit,
Se succèdent les secondes,
Invisibles,
Tandis que,
Sans bruit aussi s’étire,
Jusqu’en bas de la rue Principale,
La lumière orangée du soleil couchant
Qui aveugle les conducteurs qui remontent la voie de circulation.
Milieu d’après-midi donc.
Derrière la maison,
La blancheur de la neige tombée
Qu’aucun pas n’a foulée.
On attend les mots
Tout en succombant à l’envie de la passivité,
À l’envie de l’absence de toute inquiétude,
À l’envie du laisser-aller.
Les mots tombent
Pareil à la neige sur celle déjà tombée.
Le froid se glisse dans la maison.
Les ombres sont vigoureuses.
La blancheur gris bleu de la neige accentue l’aspect ombré de la saison.
L’hiver s’est emparé de nous.
Rien ne nous inspire,
Rien ne nous pousse à écrire bien qu’on écrive.
C’est l’hiver,
Le froid,
La neige.
Un pic remonte en l’auscultant de son bec le tronc d’un érable.
Nadagami