Depuis la cuisine,
On s’imagine poussant la neige tombée qui deviendrait alors ourlet
Tout le long des bancs nés des pelletages précédents.
Ciel gris;
Branches dénudées;
Ombres absentes;
Blancheurs informes.
En même temps,
On supplie que sur la page s’échouent plus vite les mots.
Peut-être que nous anime trop d’empressement,
Sauf qu’on ne peut finir avant d’avoir commencé.
Attendre
Et apprendre
À tendre
Et à prendre.
Ouais!
‘Mettons.
Oups!
Sur le comptoir, la vaisselle du souper d’hier et du petit déj’ à laver.
Oui,
On se sent dépassé
Par toutes ces nouvelles qu’on lit
Et par celles, pertinentes et/ou inutiles, que jamais on ne lira.
Toujours après qu’il a neigé,
On déblaie les entrées
Et l’allée des voitures.
Ensuite, on retrouve un semblant de vie normale.
Défilent, (de nos jours) sans arrêt, les nouvelles.
On déblaie le vrai du semblant du mieux qu’on peut.
C’est tellement gros.
Et sur le comptoir, il y a toujours la vaisselle à laver.
Et non, de lave-vaisselle on n’a pas.
Donc, celle à laver le restera aussi longtemps qu’il le faudra.
Mais une fois celle-ci lavée, essuyée, rangée, ce qu’on fera?
Bin, on ira pelleter et pelleter ce qu’on pourra.
Nadagami