On a pelleté.
Il a venté.
Des lames se sont formées.
On est rentré
Pour ressortir plus tard,
Car la neige sans cesse tombait.
Évidement qu’on a repelleté.
Voilà plus de vingt-quatre heures maintenant que s’accumule la neige,
Quoique tout en douceur,
Pleine de blancheur,
Fort généreuse pour le labeur.
On y retourne une fois de plus,
Dehors,
Après une bouchée,
Pour pelleter et souffler.
Pelle en mains,
On se revoit,
Jeune et, bien entendu, pelle en mains :
Le pelletage de la neige étant une job de bras,
C’en était une qui nous revenait du temps de notre jeunesse.
La question ne se posait alors pas (du moins chez nous) :
Tu es un gars,
Tu pellettes.
Depuis ce temps,
Bien des choses ont changé,
Quoique l’hiver revenu, on pellette encore.
Mais pas parce qu’on est un gars!
C’est plutôt parce qu’on en a envie,
Parce que c’est une activité physique qui nous énergise,
Parce qu’on aime que l’entrée des chars soit bien déblayée.
En fait, on pellette comme on tond la pelouse l’été :
Pour être dehors;
Pour être en contact, l’hiver, avec la neige, l’été, avec la verdure;
Pour voir et entendre les oiseaux;
Pour nous oxygéner la cervelle.
Nadagami