Puisque la pluie
Devant tomber
N’est pas tombée devant,
Devant nous,
Ni derrière,
Ni sur,
Ni tout autour.
Alors qu’on sarclait
La portion du jardin qui s’étirait devant nous,
Mais pas celle derrière nous
Et encore moins celle sur laquelle on se tenait tandis qu’on sarclait,
Résonnaient les voix
De gens en vacances.
Tout à coup, l’une d’elles, l’une de ces voix, d’énoncer clairement :
« Je suis assis pas à moitié ».
« Je suis » et « pas ».
Être + pas :
Énoncer
Ce qu’on n’est pas.
Étrange façon de s’exprimer, de se définir
Et qui consiste à préciser une condition qui nous est propre,
Mais d’après ce qui n’est pas plutôt que ce qui est :
« J’ai moins que la moitié du derrière en appui sur la chaise. »
On sarclait.
On extirpait de la terre du jardin potager les mauvaises herbes
Ainsi que les cailloux de cette de terre avant tout de roches.
Je n’étais pas alors assis pas à moitié, mais me tenais :
Soit à genoux,
Soit en petit-bonhomme,
Soit en prolongeant le supplice de la génuflexion,
Soit debout et plié en deux, la tête à ras des queues d’oignon.
On m’a déjà,
Par le passé,
Adressé le reproche
D’user de trop de négations dans mes écrits.
Nadagami