Alors que dehors, sans remord, se fait retors le vent qui mord.
On lit.
Du moins, il nous arrive de lire,
En particulier les nouvelles.
Par contre, pour ce qui est du nouveau pouvant émaner de leur contenu,
Il ne faut pas s’attendre à grand-chose d’inattendu;
Les infos étant d’une vacuité redondante fort affligeante.
Mais voilà qu’un jour (autre que celui qui se déroule aujourd’hui même),
Alors que soufflait un vent soutenu,
Alors que tombait sans relâche une pluie froide,
Alors que nous accablait la grisaille de cette journée venteuse,
Et après avoir relu une première fois
Ce qu’on venait tout juste d’abandonner sur une page,
Soit les mots
Que nous réfléchissait l’écran de notre portable,
A surgi ce besoin inattendu, mais pressant, de relire,
Relire
Et relire on ne sait plus combien de fois
Les mêmes mots de cette même page avec toujours le même entrain.
Tellement de fois on a relu,
Que ce qui avait été tout d’abord écrit
A graduellement été effacé
Pour être remplacé par d’autres mots.
La pluie qui depuis ce matin tombe
Est petit à petit repoussée par un crachin
Que bardasse encore
Le vent venant du sud.
Nos doigts continuent d’enfoncer des touches,
De corriger,
De reformuler,
D’effacer ici et là des mots devenus tout à coup d’un ennui terrifiant.
On enfonce donc des touches
Bien qu’on n’ait rien de particulier à écrire.
Il y a toutefois que jamais on n’a choisi.
C’est juste qu’un jour on s’est senti contraint d’enfoncer des touches.
Nadagami