Sur la neige déjà au sol, les flocons,
Sur la page blanche, peu importe la température, les lettres :
On est nuage.
Bien qu’il (le nuage) soit légèreté vaporeuse en suspension,
Celle-ci, tombée, peut :
L’hiver, tout paralyser;
L’été, tout emporter dans un élan qu’on jurerait être de la rage.
Tout à coup sur ton front,
Le long de ton nez,
Autour de tes lèvres,
Prend forme un paysage.
Au cours d’une vie s’écoulent les heures,
Se succèdent noirceur de la nuit et lumière du jour,
Passent les jours, les semaines, les mois
Jusqu’au moment critique du délestage.
Yeux d’un enfant qui s’émerveille,
Jeune arrogant qui s’interroge,
Adulte qui enfin s’assoit,
Que peut-il y avoir de l’autre côté du barrage?
La solitude, ou plutôt le recueillement l’emporte.
Nos idéaux sont déboîtés.
Il se peut fort bien qu’on se soit trompé.
(Aujourd’hui, ce sera une journée de plus sans pelletage.)
Au moins nos craintes capitulent.
La rose est au rosier
Et nos doigts, aux touches d’un clavier.
On accepte notre rite de passage.
Y avait-il quelque chose avant?
Et de quoi après sera fait si après il y a?
Entre les deux, que d’exigences pour réussir à vivre heureux.
À moins que tout cela ne soit que du maudit niaisage.
Au-dessus de zéro, il pleut;
Sous le point de congélation, il neige.
Précipitations à deux genres,
Comme l’est ma langue sans laquelle tout ne serait que barbouillage.
Nadagami