Encore hivernal avant-hier,
A repris ses couleurs ternes (car fondue est la neige)
Et remis à l’avant-plan l’ostentation lugubre des branchages effeuillés.
Malaise matinal :
Trop de nouvelles déprimantes
Et trop d’événements sportifs exceptionnels
Pour tenter de nous requinquer le moral.
Le matin,
On se lève
Sans trop savoir pourquoi.
En fait, on sait quoi au juste?
Vent nul.
Des oiseaux sur une plaque de neige.
Ils sont nombreux et on les distingue mal.
Des bruants peut-être...
Là, une mésange à tête noire.
Surgissent deux geais bleus.
Tous les plus petits oiseaux déjà au sol s’envolent.
Ainsi va la vie : dominants et dominés.
En l’absence du dominé,
Le dominant n’est plus.
Mais il est vrai qu’on n’a jamais compris le sens de la vie.
Aussi loin qu’on se souvienne,
On se revoit,
À la fois enragé et découragé :
Pourquoi tout à coup l’ennui qui nous saute à la gorge?
Pourquoi cette violence face à laquelle on se sent si impuissant?
On naît
Et on peut avoir une vie remplie de joies;
On naît
Et il est possible que toute notre vie durant on pâtisse.
Coup du hasard.
D’aucuns d’aucunes parlent de karma.
Ouin, peut-être.
Mais c’est quand on refuse de jouer au suiveux que la violence éclate.
Nadagami