Qu’on ressasse
Pour comprendre
Notre parcours longtemps chaotique et souvent imprévisible.
On veut savoir,
Car nous hante une impression d’égarement
Doublée d’une forte sensation d’indolence
Que génère un tempérament trop enclin au doute.
On désire mettre le doigt
Sur la cause de notre incapacité
À cerner
Nos désirs, nos rêves, nos motivations.
C’est comme si on ne comprenait rien,
Comme si on était coupé de la réalité,
Comme si on n’avait aucun désir précis,
Comme si on ne se nourrissait que de sempiternelles remises en question.
Sur les bancs d’école,
On comprenait ce qu’on nous enseignait,
Sans comprendre toutefois pourquoi on nous l’enseignait.
Scindé en deux qu’on se sentait être.
Et ce désir d’écrire qui,
Voilà longtemps,
Tout à coup, n’importe où, n’importe quand, rarement toutefois,
Surgissait et nous paralysait.
Écrire?
Mais qui veut de nos mots?
Écrire?
« Papa! On mange quoi ce soir? »
Et de lire tous ces pleurnichards
Qui nous livrent en pâture leurs malheurs d’enfants gâtés
Et qui nous révèlent à travers leurs écrits
La connivence nécessaire à la consolidation d’un lectorat fidèle.
Mais nos mots
(Et nos pleurnichages),
Valent quoi?
Si au moins, à un moment donné quelconque, j’avais eu le choix.
Nadagami