Presque en tout temps
Le silence se résout
À ce que le bruit le bouscule.
Cela n’empêche en rien cependant
Que surviennent des moments, des instants au cours desquels
Le silence parvient à recouvrir
De son omniprésence tous les bruits.
C’est alors que le silence
Expose toute sa magnificence
Et qu’est atteint un état de déséquilibre intimidant
Causé par l’absence de toute émission sonore.
Toutefois,
Il est très rare, bien que cela survienne, que le silence atteigne
Le degré le plus élevé de sa propre manifestation
Alors qu’en tous lieux il s’est répandu.
En cet instant d’absence absolue de bruit,
Le silence peut être comparé au vent qui,
Lorsque indétectable,
Parvient à se dissimuler derrière l’invisibilité de sa propre condition.
Un tel événement,
Soit l’absence de toute émission sonore,
N’arrive que très rarement,
Et ce, même ici à la campagne.
Mais bien qu’on puisse en douter,
Toujours le silence est mêlé au bruit :
Ce dernier nulle part ne se manifeste,
L’autre sur le champ d’occuper tout l’espace laissé vacant;
Et quoiqu’on fasse
Pour déterminer avec un tant soit peu de précision
Dans quelle mesure l’un et l’autre se commet,
Il faut à tout le moins écouter.
Il n’empêche enfin que si le bruit peut être très dérangeant
Au point d’être une menace et même servir d’arme de combat,
Dans une moindre mesure toutefois,
Il en est de même du silence en tant que source d’inquiétude.
Nadagami