Et nous, tout en bas, on s’émerveille
Alors qu’en cet instant sans décibel
S’étale la voûte bleue toujours aussi belle.
Ainsi en hiver et tandis que sommeille
En raison du froid l’abeille,
La blancheur neigée venue du ciel
Suscite de scintillants plaisirs visuels.
On imagine soudain sur le sol une bouteille;
Renversée, sur celle-ci s’est posée une corneille :
Image symbolique qui étincelle
Sur le couvert d’une neige nouvelle.
Simultanément (du moins, le croit-on) se réveillent
Et s’émerveillent
Tous ceux et toutes celles
Pour qui le lever du jour est un rituel :
Évènement journalier qu’on surveille,
Sans l’aide d’un quelconque appareil,
Et qui, à l’exemple de l’étincelle,
Crée la flamme de toute volonté individuelle
Et qui aussi permet d’être rassuré la veille
Pour qu’aucun au réveil,
Toujours en processus éducationnel,
Ne s’embarrasse de préjugés personnels.
Mais toujours on s’émerveille
Devant l’astre qui nous réveille
Afin que la dimension sensationnelle
Se dissipe au profit de la curiosité fonctionnelle.
Qu’en est-il toutefois de l’oseille
Pour remplir de pain la corbeille?
La question n’est pas nouvelle,
Mais certes inquiétante et toujours actuelle.
Réalité somme toute par trop visuelle,
Car nullement spirituelle,
Quoique incontournable surtout qu’elle veille
Sur cette conscience qui mérite repos et sommeil.
Nadagami