Qui, en cet instant, ne sont
Que minuscules points blancs
Qu’agite une très légère brise irrégulière.
On a encore beaucoup pelleté (et soufflé) ce matin.
Mais cette fois-ci,
La neige au sol avait été au préalable charriée par un fort vent du sud
Et transformée en longues lames épaisses et compactes.
Neige tombée,
Neige pelletée;
Gants mouillés,
Gants percés.
Écrire juste pour voir naître
Les lettres des mots,
Sur une feuille qui,
Par la suite,
Sera peut-être relue,
Peut-être mise de côté,
Peut-être corrigée pour être réécrite,
Peut-être enfin tout bonnement jetée.
Mais toujours il importe, du moins pour nous, de découvrir,
Lors d’une relecture subséquente,
Au moins une ligne
Qui nous accroche et qu’on se sent obligé de retravailler.
La neige toujours tombe
Et les flocons de plonger tout en douceur
En dessinant d’imprévisibles droites, courbes et boucles
Autour d’un axe qui guide les flocons dans leur fuite vers le sol.
En même temps, on aspire à être dominé
Par un processus de dématérialisation
Pour pouvoir, croit-on, aspirer à une absence d’inquiétude
Favorable à une écriture spontanée des mots.
La pointe du stylo échappe, les unes à la suite des autres, les lettres
Qui,
Sans le moindre effort à déployer pour imaginer quoi que ce soit,
Nous mêlent à la chute des rares flocons qui encore tombent.
Nadagami