Après une nuit tout au long de laquelle il a tant neigé.
Nous, une fois dehors, on a beaucoup pelleté.
Quant au vent, il n’est que légères poussées.
Que de nombreux coups de pelle
On a donnés dans la neige si peu rebelle,
D’une blancheur toute nouvelle,
Sous le dôme gris du choeur imaginé d’une chapelle.
Décor enchanteur propre à l’envoûtement
Alors que, tout délicatement,
Tombent les flocons depuis l’ennuagement
Et qui enfin se posent tout doucement.
Il a beaucoup neigé;
Très peu venté;
On a tant pelleté;
Et les bancs de neige ont monté.
Assis maintenant à la table, on a repris le stylo
Alors qu’on s’imagine être sur un îlot.
S’agitent nos pensées qui filent haut
Mais qui dénigrent les projections en silo.
Les bras fatigués, on s’est tout de même résolu à écrire
Parce qu’on ressentait le besoin de dire,
Bien que rien ne nous empêche de prédire
Que ne mènent à rien nos propos quand on joue au martyre.
Nos paupières sont lourdes,
Nos oreilles, sourdes,
Tandis qu’on se permet un tour de
Passe-passe pour une rime tirée d’une bourde.
De tomber, la neige a presque cessé.
De se répandre, par la suite, la noirceur s’est empressée
Et ainsi d’envelopper le village depuis hier quelque peu oppressé
Par cette tempête au cours de laquelle rien en fait n’a pressé.
Soudain on ressent encore plus vivement la fatigue.
Contre elle on se ligue
Puisque, avant tout, nous intrigue
Cette joie que le tripotage des mots nous prodigue.
Nadagami