Quoi?
S’aventurer.
Il le fallait vraiment?
Oui.
Stylo qui dessine des lettres.
Dehors, la lumière du jour crée des îlots d’ombre gris bleu
Qui accentuent l’effet d’éclatement
De la luminosité de l’astre diurne déjà amplifiée par la blancheur
De la neige tombée hier.
On découvre petit à petit quels mots se fixeront à la page,
Car ce sont eux qui commandent.
Nous,
Si on a quelque chose à déclarer?
Nous?
En tout cas, le stylo, ce n’est pas nous.
Les années (et même les décennies) ont passé.
Des scènes d’événements marquants révolus ressurgissent.
On comprend mieux;
On accepte avec plus de candeur.
Cependant, il arrive parfois que ce soit tout le contraire :
Parce qu’on a mieux compris, on déteste davantage.
En ce moment sur la blancheur neigée, des plaques ombrées croissantes.
C’est la marée montante et envahissante des ombres
Qui remplace l’éclatement lumineux du soleil en fuite.
« Encore quelques lignes... »
Que réclame le stylo.
Nous, on préférerait tout arrêter drette-là!
Pourquoi tous ces mots?
Parce qu’il nous faut écrire.
On n’a pas le choix.
Vraiment pas.
Mais il est vrai qu’on pourrait refuser.
Oui!
Sauf que la main qui ressent le besoin de dessiner des lettres
Toujours exigera qu’on se serve d’elle pour écrire.
Nadagami