Car on pressent trop ce qui s’ensuit
Alors qu’on souhaite que s’enfuit
Notre raison qu’à trop peu celle-ci nous réduit.
Il est vrai qu’on accepte mal
Cette dimension en nous qui relève du sentimental
Dont la puissance déstabilisante maximale
Se révèle alors que tout devient anormal.
Autant dire dans ce cas qu’on reste plutôt épris,
Tandis qu’on écrit,
De ce qui en nous éveille, face au mépris,
Le désir d’avoir tout bien compris.
On tend aussi, et cependant, à être moralisateur
Tout en y allant d’un point de vue parfois dévastateur,
Ce qui éloigne le regard spectateur
Que suppose le raisonnement interrogateur.
Donc en nous, une mautadite grosse montagne d’émotions
Qui s’objectent à la résignation,
Qui bousculent la volonté d’abnégation,
Mais qui répandent au moins un parfum d’introspection.
Sauf que notre tête
Trop souvent nous embête
Alors qu’on s’entête
À glorifier la tempête.
Un peu pour tout cela on écrit
Pour que se taisent ces cris
Que, sur papier, on a transcrits
Et afin que le doute en nous demeure proscrit.
Mais même si hésitant, il faut qu’on fonce
Sinon notre volonté s’enfonce
Et alors, de constater qu’à ce qu’on renonce
Nous conduit à l’état que justement on dénonce.
Ainsi s’enfuit l’idée de la pudeur
Qu’accompagne la peur.
Tout n’est que labeur
Qui, avec le temps, en vient toujours à effacer la laideur.
Nadagami