Qui, jamais, ne réussit à soulever
Les ombres
Qui s’étirent sur le sol.
Puis,
Tout à coup,
Le ciel s’étant ennuagé,
Voilà que tombent les premières gouttes.
Toujours souffle le vent.
À dire vrai, il ne fait que mouillasser.
On tape, efface, relit, déniche, corrige, réécrit, raboute, change
Les mots.
Les années ont passé.
Aujourd’hui,
L’aspect éphémère de la vie
À tout bout t'champ surgit.
L’avenir s’étiole, se désintègre, tend à l’anéantissement.
Planter un arbre perd tout son sens.
On vit des instants qui nous empêchent de rêver à plus tard.
Notre espace-temps est réduit.
On voit moins loin.
Demain et aujourd’hui tendent à se confondre.
Et hier
De devenir une dimension temporelle si lointaine.
Ici et là, des feuilles râclées déposées le long des clôtures
Pour enrichir la terre où poussent cerisiers et fleurs sauvages.
Ainsi nourrit-on la terre.
Dans six mois le printemps... Il nous en reste combien à vivre?
Et il y a ces souvenirs d’un temps passé qui nous a tellement magané.
Longtemps on s’est acharné bien que nous poussaient vers la sortie
Autant l’incompétence braillarde du personnel dirigeant
Que les rapports d’autorité unidirectionnels toujours désobligeants.
On voulait aider, créer, contribuer, imaginer, proposer,
Mais nos efforts étaient perçus comme une menace.
On ressentait presque sans arrêt du mépris.
Avant que notre âme implose, on est parti.
Nadagami