Ou plutôt
Tout à coup
Et alors qu’on ne s’y attend pas,
Donc à un moment donné quelconque,
Que ce soit pour la première fois
Ou que ce soit la résurgence d’une sensation connue
Car déjà éprouvée par le passé,
Voilà donc,
Qu’on est envahi
Par une absence de toute forme d’envie
Qui nous pousse à croire qu’il ne se passe rien,
Absolument rien.
En fait,
C’est ce qu’on ressent à l’instant même,
Soit qu’on baigne dans une atmosphère d’absence totale d’activité.
Mais pourquoi, tout à coup, cette sensation qui,
En raison de l’emprise qu’elle détient sur notre état de conscience,
Fait en sorte qu’on a la conviction inébranlable
Que plus rien ne se passe?
On s’avoue incapable d’expliquer la mécanique
Qui provoque l’expression de cet état d’âme,
Mais que, à l’instant même, on supporte avec résignation
Puisqu’il génère la sensation d’être coincé entre deux secondes.
C’est comme si on se réveillait en pleine période d’hibernation.
Il n’empêche que c’est ce qui, en réalité, s’en vient :
Le froid, la neige, les longues nuits, le temps d'ensoleillement réduit.
On a beau en être conscient, cette impression de ralentissement accable.
L’après-midi n’est pas complété
Et déjà enveloppe par gradation constante le village
La noirceur envahissante de la nuit à venir
Qui étouffe une lumière du jour toujours un peu plus imprégnée d’ombre.
Parfois en nous,
Au cours de la période automnale qui correspond au mois de novembre,
Cette impression de chute, de dégringolade, de glissade sans fin
Jusqu’à ce que se fixe au sol la blancheur réfléchissante de la neige.
Nadagami