En même temps,
Marquent la pelouse à la fois verte et jaunie
Les ombres effilées que dessinent les branches dénudées des feuillus.
Il a gelé la nuit dernière.
Ce matin,
Comme si le froid glacial avait tout pétrifié,
N’est qu’immobilité la cour arrière,
À l’exception des rares,
Des très rares feuilles desséchées
Encore accrochées aux branches
Formant l’ossature des feuillus.
Assis à la table de la cuisine,
Les doigts en mouvement constant sur les touches,
On peine à demeurer en place.
Les éclaboussures de l’ensoleillement en cours nous obnubilent.
Sommeillent les vivaces
Sous des amas de feuilles râclées
Et que retiennent sur les plants
Des bandes de clôture à neige orange fixées au sol.
Il nous faut chauffer.
L’été a capitulé
Face à l’automne
Qui, son tour venu, finira par capituler face à l’hiver.
Glissade constante de la température de plus en plus froide le matin.
On regarde les paysages et sans y penser, on se conditionne.
Quant à nous et après ces quelques mots,
On s’en va dehors...
On y est enfin sans vraiment y être,
Dehors,
Puisque, assis à la table de la cuisine,
Nos doigts enfoncent les touches du clavier.
On n’y est pas,
Tout en y étant.
Une très légère brise venant du sud souffle :
Il n'empêche que le fond de l'air est cru.
Nadagami