De nouveau la neige,
Sur le sol déjà en entier de blancheur froide,
Renfrédit le temps.
Et moi, entre deux flocons tombant, de m’en aller,
Du moins le croyais-je au départ,
De ç’te bord-là d’la rue,
Soit du bon bord.
Mais voilà que, marchant, je me suis, tout à coup, rendu compte
Que j’ne m’en allais pas pantoute du bon côté
Et donc,
Que je n’étais pas du bon bord... du bon bord...
Comme si j’étais sur un bateau,
Mais alors que je n’y étais pas,
Sur un bateau,
Bien que parfois,
Tsé la vie,
C’est pas mal
Un parcours
Depuis une source jusqu’à une embouchure.
Maintenant souffle,
Sans qu’il ne s’essouffle,
Le vent
Levant.
On n’a pas toujours envie,
Et de ç’temps-ci
Vraiment pas souvent
(Sans qu’on ne sache trop pourquoi),
D’étaler au grand jour nos mots,
De nous laisser emporter par le désir
De nous échouer sur le sable fin d’une page blanche.
Il y a toutefois que ma langue se meurt et que je suis tanné de mourir.
C’est peut-être aussi juste de la paresse.
Vroum! Vroum!
Ce matin, il a fallu pelleter :
Les nuages et le vent se sont laissés aller au cours de la nuit passée.
Nadagami