La cour il faut dégager.
La neige est folle
Et partout eurvole
À chaque coup de pelle
Dans la bordée nouvelle.
Hachurent les planes étendues des rondeurs
Recouvertes de flocons en apesanteur.
Dehors, on est bien.
La douceur de la saison de la froidure se maintient.
Mais comme a dit un repentant :
« On va-tu payer pour ça d’icitte au printemps? »
Payer, oui, puisque le nombre de jours de gros frette
Tient d’une moyenne qui nous empêche de passer drette.
Et donc cette moyenne,
Inimaginable est-il qu’on la moyenne.
Quant à nous, il faut juste,
Au gré des soubresauts du temps, qu’on s’ajuste.
Il y a toutefois que c’est moins accommodant
Avec un frette qui se maintient dans les moins trente longtemps.
Il n’empêche que la température du présent hiver est douce,
Qu’on en profite tandis que la saison de la neige s’émousse
Et qu’à la majestuosité de la neige qui tombe
En chute paresseuse des flocons éclatés, on succombe.
Par contre cette semaine, tous les jours
Il nous a fallu pelleter la cour.
C’est un peu gossant, mais il faut le faire
Sinon... Sinon quoi? Sinon, on se fera regarder de travers...
De travers? Bin non! C’est juste qu’on est un peu obsédé :
Dès qu’il y a accumulation, au laisser-aller on refuse de céder.
On reconnaît aussi, be-oui, que ça nous procure un prétexte
Pour sortir et ainsi délaisser nos textes.
Mais obsédé... Vraiment? En fait, peut-être pas autant
Qu’on le prétend.
Ho! Ho! Là, dehors, un flocon en chute libre...
Juste un? Mais qu’il en faut peu pour créer un déséquilibre.
Nadagami