En fait, peut-être trop l’est-elle.
On peine à s’asseoir
Pour qu’ensuite sur les touches du clavier courent nos doigts.
Trop beau il fait.
On n’a pas la tête aux mots.
Pourtant,
Il faudrait.
À peine huit lignes complétées
Et déjà on s'imagine arpentant la cour arrière.
Mais voilà que,
Tout à coup,
Se fixent à notre conscience des scènes du passé
Qui nous confrontent à une période de notre vie
Qui a chamboulé la teneur, si naïve, de nos rêves et idéaux.
Quinze années perdues.
Scènes et conflits relationnels de ce temps
Qui, n’importe quand et n’importe où, ressurgissent,
Comme cela s’est produit au beau milieu de la dernière nuit.
Souvenirs de commentaires durs et dépréciatifs.
Être?
Il nous a fallu quitter un milieu de travail oppressif :
Moqueries, condescendance outrancière, dénigrement, violence verbale.
Petit patron n’ayant de prestance que le titre de son poste.
Idéalisme?
Peut-être...
La hiérarchie :
N’a d’utilité que la préservation de sa propre existence.
Fuir,
Être ailleurs,
Sans pour autant trop nous éloigner :
Juste le temps d’un tour de machine.
Il nous faut écrire.
Mais on n’a envie que de fuite.
Mautadits souvenirs qui, en pleine nuit, nous tirent du sommeil.
Plutôt que de fuite, c’est de mots dont on doit rêver.
Nadagami