Avec insistance la lumière, la chaleur, la terre nous interpelaient.
On ne demandait pas mieux.
Il a fait beau. Puis, surtout qu’il en faut, le retour de la pluie.
Les feuillages sont revenus.
Pendant un certain temps, les fourmis itou.
Sécheresse printanière.
Ici et là, dehors et en-dedans, des pièges.
Ailleurs, la guerre.
Ici? L’inflation, les tribulations financières, les silencieux bruyants.
Demain sera fait de quoi?
Une inquiétude reste accrochée à nos pensées.
Mais bon,
On continue.
Du clavier, nos doigts ont maintenu une distance,
La cour arrière ne cessant de réclamer notre présence.
En somme, on a mis de côté les mots
Pour plutôt plonger nos doigts dans la terre encore froide.
Le prunier, le pommier, les cerisiers, l’amélanchier et les sureaux
Ont perdu leurs fleurs.
Parfois, on voudrait retenir le temps.
Mais c’est impossible.
On est entraîné :
Stroboscopie ininterrompue du jour et de la nuit.
La brise soulève avec douceur les branches feuillues des érables.
Hier, on a installé deux longueurs de gouttière
Et l’eau de pluie aujourd’hui qui file dans un baril.
Tantôt, même s’il pleut, le tour de la cour on fera.
On a mis de côté le clavier et les touches de celui-ci.
Pendant plusieurs jours on s’est saoulé de beau temps,
De lumière du jour.
Et de pissenlits!
Ce matin,
On reprend.
Les verts printaniers y vont d’une dégradation insoutenable de beauté.
On s’est reposé de la blancheur foudroyante de la neige.
Nadagami