S'y joignent
Les premières lamentations
D’un vent violent
Venu de l’est.
La tempête,
Celle annoncée ces derniers jours
Avec tant de délectation
Et de frénésie,
Débarque en faisant craindre le pire.
Le vent gagne en intensité.
Sur la vitre extérieure
De la fenêtre arrière de la cuisine,
Se fixent
Des gouttes de pluie
Que le froid
Transforme en verglas.
Bataillent
Dehors
La chaleur et la froidure.
L’hiver s’accroche.
Le printemps l’apostrophe.
La température
Est exécrable et instable.
Maintenant verglacée en entier,
La vitre de la cuisine
Qui donne sur la cour arrière
Ne permet d’entrevoir
Que des formes floues,
Pleines de rondeurs
Qui se mêlent les unes aux autres.
Puis,
Sans qu’on ne sache pourquoi,
Les bruits causés par le vent depuis le réveil
Cessent de se répercuter
Dans la maison.
Les branches des arbres,
Encore très agitées
Voilà à peine quelques minutes,
Se sont immobilisées.
Le calme est revenu
À l’extérieur.
La tempête serait déjà terminée?
La maison est silencieuse.
Soudain,
Se fait entendre
Un crépitement.
Dehors,
Sur la rampe
Qui ceinture la galerie avant
Rebondissent en tous sens
De petites billes blanches.
Il grésille.
Le printemps et l’hiver
Continuent de se battre.
Le mitraillage sur les vitres
Est de plus en plus assourdissant.
Par contre, le verglas a cessé.
L’avant-midi s’écoule
En une suite irrégulière
De précipitations de grésil.
Sur l’heure du dîner,
La vitre arrière de la cuisine
Est en entier dégagée du verglas qui la recouvrait.
De la toiture fuit en gouttes la glace
Qui s’y était formée.
Le vent a cessé de se plaindre.
Déjà la tempête tire à sa fin.
nadagami