Ainsi que la nuit.
Du réveille-matin on désactive la sonnerie.
Dans le noir, telle une longue broderie,
Défilent les dernières heures
De ce temps de labeur
Consacré à nos études collégiales
Qui n’ont pas été géniales.
Retour à ce temps passé,
Alors qu’on est dépassé
Par tant d’inquiétudes qui nous desservaient
Face à ce que demain nous réservait.
On n’avait aucune idée de ce que notre futur serait
Et comment, pour l’affronter, on se préparerait.
Quatorze années passées sur les bancs d’école,
Diplôme en poche, mais démuni de tout projet pour prendre notre envol.
Ce matin, la même question qu’alors : que suis-je?
Non! C’est plutôt : qu’essuis-je?
Une tempête d’incertitude
Ou une inondation de décrépitude?
Autour de nous, comme hier, un monde qui nous est étranger.
Mais en nous, une certitude silencieuse qui refuse d’être dérangée :
Enfoncer des touches
Pour ne pas avoir à user de notre bouche.
Taper pour dire,
Autrement dit, il nous faut écrire.
Sans se compromettre?
Impossible puisque, en question, tout est à remettre.
Mais bon, une fois le cégep complété,
On ignorait vivre sur du temps emprunté.
Sauf que là, il faut honorer nos dettes
Et que celles-ci ne peuvent être remisées sur des tablettes.
Où se défile la nuit
Tombe la pluie.
Encore quelques frappes
Pour éviter que le temps nous rattrape.
Nadagami