Que souffle
Un vent
Imaginaire,
En même temps on s’imagine qu’il vaut mieux fuir
Pour ainsi, nos peurs, nos craintes, à néant les réduire
Et après, oublier
De supplier.
C’est peut-être parce qu’on a l’imagination sous le degré zéro
Et par ricochet, moins le goût de jouer au héros.
Depuis hier se désagrège l’image un peu nounoune du sauveur,
Du rédempteur.
Alors
Que se dessouffle
Notre balloune qu’a abandonnée sur le sol le vent,
On ne se voit que lunaire :
Froid,
Nocturne,
En perpétuelle reconfiguration,
Jusqu’à l’implosion.
On peine à supporter la réalité,
Le quotidien alors qu’au réveil, on se sent dépourvu de vitalité.
Et c’est d’autant plus vrai qu’au matin,
On voudrait que reste muet le réveille-matin.
On cherche à fuir,
Comme si on voulait tout détruire.
Mais une fois complétée la routine suivant le lever, on s’assoit
Et alors, un peu de calme en nous on perçoit.
Le soleil s’arrache de sa hauteur,
Mitraille d’éblouissements les yeux mi-clos des conducteurs.
Les bancs de neige ont pris de l’essor.
La rue Principale est devenue un long corridor.
Sauf qu’encore ressurgit cette envie de fuir,
De déguerpir.
C’est à cause du froid, des longues nuits; de l'hiver. Ça va passer.
Tout finit par passer.
Nadagami