Nous vire à l’envers.
Très froid il fait dehors
Sous un ciel dont la bleuité entière nous est sans réconfort.
Tout le long de la montée des autos s’étire une bande ombrée grisâtre
Qui alimente notre humeur acariâtre.
On a l’impression qu’entre ses mains le froid nous retient
Alors que le soleil, bien que présent, ne nous est d’aucun soutien.
Tranquillement toutefois, et c’est tant mieux, notre hargne s’affaisse.
Les minutes fuient et notre insatisfaction est à la baisse.
S’enchaînent
Des images qui nous entraînent.
La vie, c’est tant de méfaits,
Sauf qu’en ce bas monde rien n’est parfait.
Il s’ensuit que souvent on ne fait que reconstruire
Ce que des événements, ou encore le temps, ont réussi à détruire.
Quant à nous et à face à la vie, longtemps on aura cherché à comprendre
Son sens tout ignorant pourquoi on s’est engagé dans de tels méandres.
En fait, on ne croit pas avoir choisi,
Mais plutôt qu’on a été saisi.
Pendant des années aussi, on s’est entêté à travailler en un même lieu
Pour finalement aller vivre bien au-delà de la banlieue.
À la routine, on ne s’est jamais adapté.
C’est plutôt la crainte du lendemain qu’on a adoptée.
On se souvient tout à coup de ces longues randonnées
Dans les rues de Montréal pour peut-être se pardonner
(Facilement coupable on se sent) d’une hypothétique faute commise,
Mais pour laquelle aucune rédemption n’était promise.
Aujourd’hui dehors,
Cé frette, encore.
L’hiver tient bon.
Et nous, face à ce froid, on se sent quelque peu moribond.
On cherche à comprendre
Et en même temps, à tromper notre coeur par moments trop tendre.
Dehors, le vent souffle.
Les branches dénudées en perdent leur souffle.
Nadagami