En même temps,
Repousser les envies de fuite
Tant on a la bougeotte.
Passent très lentement
Les innombrables secondes
Propices
À l’introspection.
En parallèle à
Ces tentations prodromiques menant aux escapades impromptues,
On s’auto-interroge,
Sans parvenir à structurer un semblant d’amorce de réflexion.
Les unes après les autres
S’accrochent aux lignes les lettres
Alors qu’on s’imagine observant
L’eau fuyante d’une rivière dont on tente de contrôler le débit.
En même temps,
En nous,
Le silence des mots s’accroche et lutte
Afin que le rien à dire en vienne à triompher.
C’est ainsi que s’acharne à imposer son rythme
Cette succession de raturages et de bariolages des mots,
Tantôt écrits bientôt illisibles.
On cherche à s’arrimer,
Peut-être avec trop d’empressement,
Probablement aussi sans vouloir déployer le moindre effort,
Afin de voir naître les mots
Assujettis à l’instantanéité du désir.
Que d’empressement!
Pointe du stylo en appui sur la feuille lignée.
« On se calme! »
(Mais que le débit est faible!)
En somme : rien de compliqué
Sans exagérément nous appliquer
Afin de ne pas avoir à tout expliquer,
Quoiqu’on soit très impliqué.
Nadagami