Et attendre :
Les mots
Sont enrobés de tant de silence.
Pourtant, on écoute.
À moins que, en réalité, on cherche à s’en convaincre.
Tout est si
Conditionnel.
Il est vrai que notre tête crie
Très fort.
Il faudrait
Qu’elle se limite à corriger.
En même temps,
La pointe du stylo s’obstine à abandonner,
À la suite de son passage,
Des lettres qu’une volonté lui commande d’écrire.
S’accrochent donc à la feuille les mots
Qui sont des secondes textualisées
Et qui succèdent au déploiement d’un élan
Contraint à la matérialisation.
Ce n’est que cela :
Un élan
Qui s’échoue
Et qui procure délivrance.
Ainsi est-on
Libéré
Des humiliantes et réductrices mortifications
Qu’engendre une production à la finalité prédéterminée.
Notre vie passée toutefois,
Trop souvent contraire à l’expression de notre réalité,
Nous harasse
Et poursuit son travail de sape.
Le doute,
La crainte,
Les interdits :
Héritage insoupçonné d’une famille nombriliste.
Nadagami