Parce qu’il le faut :
Parfois,
Notre survie en dépend.
Blancheur neigée,
Étincelante,
Presque aveuglante,
Qui s’étend de chaque côté du sentier, de nos pas, dessiné.
Fuir,
Se terrer,
Attendre,
Pour enfin eursourdre (comme qu’on dit de par che nous!)
‘Faisait un boutte
Qu’on n’avait pas vu comme on les a vus :
Au cours de la nuit, l’étoilement de la voûte céleste
Et, ce matin, le bleu d’un ciel de jour en entier dégagé.
Le déroulement de nos journées nous malmène :
Nous rend anxieux la lecture des nouvelles,
Stimulent le doute nos atermoiements,
Souvent ressurgissent des moment pénibles de notre vie passée.
Cependant, fuir, est-ce vraiment possible?
La fuite ne nous semble jamais totale, définitive, irréversible;
À moins que ce ne soit
Pour retrouver ce qu’on n’aurait jamais dû abandonner.
Et même encore.
Passe malgré tout inexorablement le temps
Et notre quotidien d’être toujours soumis
À la résurgence inattendue de bouts de conscience de nos fuites passées.
En ce moment dehors,
La blancheur
Étincelante partout répandue
Compense la noirceur des nuits prolongées.
Hier, on a fui.
Aujourd’hui, notre passé nous rattrape.
Demain,
Il nous faudra passer par où on n’a pas pantoute envie de passer.
Nadagami