L’obligation de subir le rabaissement
Tout en feignant l’indifférence :
Que de marionnettistes en ce bas monde!
La lutte quotidienne obligée que commande la dignité :
L’expression de soi réfrénée;
La répudiation de l’originalité de la pensée;
La froideur de la placidité tous les jours manifestée.
Mais on a des enfants.
Il faut les nourrir.
S’imposent la retenue
Et l’autoflagellation.
On enfonce les touches.
Tout cela part de tellement loin,
De notre vulnérabilité alors qu’on n’était qu’un nourrisson.
On a payé pour ce qu’on était
Sans toutefois
Avoir fait quoi que ce soit
Qui pourrait
Justifier une telle condition.
C’est juste qu’on s’est retrouvé
À la mauvaise place
Au mauvais moment.
Mais on en a bavé un coup.
Le pire?
De nous avoir enseigné à ne jamais être,
De nous convaincre de la chance qu’on avait de respirer avec peine,
De toujours écouter l’autre et de glorifier l’état de soumission.
Puis un jour,
On a craqué.
Du moins,
C’est ce qu’on croyait.
En fait,
C’était la première fois qu’on réagissait de façon convenable.
Mais il y a toujours en nous
Ce doute de soi acquis impossible à juguler pour de bon.
Nadagami