D’une essence?
Non! J’ai dit :
D’une naissance
Puisque l’essence,
En somme,
D’une naissance
Est une somme
Qui assomme
Mais dont on se relève
Puisqu’elle nous somme
De préparer la relève.
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Il pleut.
Il vente.
Temps nébuleux,
Pensées qui s’éventent.
En temps de crise,
La vérité éclate.
Ici, aucune méprise :
Ma langue, on l’écarte.
On l’avait vu.
Ça fait un bail.
C’était prévu.
Pour d’aucuns, c’est un détail.
Voilà,
On oublie ma parlure.
Vois là
Comme ils font dur.
Je me l’étais dit,
Il y a plusieurs années,
Qu’en temps maudit
Ma langue serait malmenée.
Ses mots, on les souffle :
Elle devient mon adresse;
Ses mots, on les camoufle :
Elle devient ma tristesse.
La pluie a presque cessé.
Le vent se maintient.
Ma langue est bardassée.
Mais toujours je la soutiens.
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En raison de ces décisions qui m’émeuvent
Et qui me font craindre une dérive,
Ce matin je pense à mon fleuve
Qui coule là où se rapprochent ses rives,
Comme ma langue qui coulent
Entre deux genres définis
À partir desquels tout s’écoule
Pour devenir multitude infinie.
Nadagami