Et le soleil de répondre à la lune :
- Non, jamais. Et pour cette raison je suis incapable de résoudre cette addition qui veut que « l'une » plus « lune » font « une » .
Daniel Verret
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- Dis soleil, il t'arrive de réfléchir?
Et le soleil de répondre à la lune : - Non, jamais. Et pour cette raison je suis incapable de résoudre cette addition qui veut que « l'une » plus « lune » font « une » . Daniel Verret
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Donc, là où les deux rives se rapprochent.
Les premiers résidants de ce lieu connu aujourd'hui sous le nom de Québec sont venus de l'ouest, de la Mongolie. Par la suite, à leur tour sont venus de l'est les Européens. Québec, là où les deux rives se rapprochent : - rive 1 : l'ouest, la Mongolie; - rive 2 : l'est, l'Europe. Québec, là où les deux rives se rapprochent, là où se sont rapprochés gens venus de Mongolie et gens venus d'Europe car c'est à Québec où on a finalement construit l'Habitat, où c'est finalement établi l'Européen à la parlure française. Daniel Verret Comme la vaisselle qui s'accumule sur le comptoir : il y en a toujours trop.
Le vent s'est absenté, la neige s'en est allée, la lune qui au terme d'une beuverie de 28 jours sera aujourd'hui pleine et le soleil qui qui qui... ensoleille. Dans la remise, il y a un lave-vaisselle. Trop de mots de trop et en même temps, il faudrait qu'il y en ait toujours plus, tout le temps, à jamais. Le vent souffle sans souffler, la neige s'en est allée sauf qu'on sait fort bien qu'elle reviendra, tantôt la lune recommencera à se saouler et le soleil qui au moins une fois au cours de sa très très très longue vie aimerait bien connaître une journée sans soleil. Dans la remise, il y a un lave-vaisselle et un lave-vaisselle qui n'est jamais utilisé. Y a-t-il vraiment trop de mots de trop comme il y a toujours trop de vaisselle en trop sur le comptoir, et même quand il y en a vraiment peu de cette vaisselle à laver? Il y a un lave-vaisselle dans la remise, il y a toujours trop de vaisselle sur le comptoir de la cuisine mais jamais, pas une seule fois le lave-vaisselle rangé dans la remise n'a servi. Demain matin, je laverai la vaisselle. Demain matin, je me déguiserai en lave-vaisselle. Demain matin, une fois la vaisselle lavée, essuyée et rangée, je regarderai le comptoir reluisant de cette fine couche d'eau que laisse la guenille humide que l'on passe une fois la vaisselle terminée et je serai bien fier de moi. Mais plus tard au cours de la journée et à mesure que s'acccumuleront verres, tasses, plats, assiettes et ustensiles sales sur le comptoir, je recommencerai à maugréer. Et je me remettrai à penser au lave-vaisselle rangé dans la remise depuis je ne sais trop combien d'années et qui n'a jamais servi. Trop de mots de trop. Je hais faire la vaisselle. Mais je hais davantage les lave-vaisselle et le soleil lui de ne jamais connaître une journée sans soleil. Daniel Verret Elle est là, toujours, l'attente qui se cache derrière des gestes, des actions, des élans.
Attendre, à première vue, c'est bête. Et c'est effectivement bête, bête d'une simplicité lourde qui accable. Rien dans les mains, rien devant les yeux, rien sur quoi picosser si ce n'est que d'être assis face à cet écran d'ordi à attendre. Les mots sont lents, moi, impatient. Le vent souffle, les murs de la maison craquent, les feuilles mouillées des arbres se laissent dépérir sur le sol, j'attends. Plutôt que de peinturer, réparer, astiquer, j'attends. Pour transformer ce monde qui est mien en mots, le droit à l'attente voulue, provoquée, entretenue est nécessaire. Et de l'écrire pour mieux m'en convaincre parce que je n'y crois pas. J'aurais préféré être celui qui contrôle la salle d'attente. Mais ce n'est pas le cas : je suis dans la salle d'attente, à attendre les mots. Daniel Verret Samedi, il a neigé. Lundi, la neige est toujours là. Elle est arrivée tôt et s'accroche. Même les feuillus ont été pris de court, toujours retenues que sont les feuilles aux branches qui les ont vu naître. On change de monde, on passe du côté de la blancheur, du côté des sous, des sous zéro.
Lundi matin, sept sous zéro. Lundi matin, la blancheur est toujours là. Lundi matin, ce n'est pas l'hiver mais ni non plus l'été. C'est l'automne. -- Samedi, il a neigé. Mardi matin, la neige fond. On a droit à un répit. Tantôt, il neigera à nouveau. Daniel Verret C'est l'automne, le vrai. Lourdeur grise du couvert nuageux, pluie froide intermittente, bourrasques de vent arrachant les feuilles des arbres et sous lesquelles cherchent à se dérober routes et chemins.
Sauf qu'en dépit de ce temps maussade, je pars sans partir, je change de pays sans changer de pays car tout autour, tout change, tout se transforme, tout passe d'une couleur à une autre. - Dis chérie, on repeint la cuisine cet automne? Pendant ce temps, dehors, il y a un peintre qu'on ne voit pas mais qui accomplit un travail colossal. - Eee... chérie, le peintre qui travaille dehors à repeindre tout le paysage, autant le jour que la nuit (il ne dort pas celui-là?), on pourrait savoir qui le paie? Daniel verret De tes croyances, je n'en veux pas et même pas un tout petit peu.
Il n'empêche toutefois que je suis né, que je vis et que je mourrai. Avant il y avait quoi, je ne sais pas. Après il y aura quoi, bonne question sans réponse. Et en ce moment même, j'ignore pourquoi je vis. En fait, personne ne sait. Sauf que tout le monde sait que tout le monde ne sait pas. Je nais, je vis, je meurs; c'est vrai pour tout le monde. « Je nais - je vis - je meurs », une vie; et une vie différente pour tout le monde. Chaque personne a une vie qui lui est propre. Et c'est ce qui nous rapproche : tout un chacun a une vie qui lui est propre, une vie différente de toutes les autres vies et pour laquelle il n'existe qu'un seul exemplaire. Nous sommes donc tous semblables en raison de la différenciation issue de cette unicité qui habite chacun d'entre nous. En somme, tous nous marchons d'un même pas. Daniel Verret Parce qu'il pleut.
-- -- Passent les secondes et les minutes. -- -- Je m'échappe. Dehors, depuis l'allô à l'eau, la pluie a cessé. J'écris. J'efface. J'écris à nouveau. J'aime la dernière phrase tapée. Je la relis. Je l'aime moins. Je la relis une fois de plus. Je ne l'aime plus du tout. Trop léchée. J'efface. De retour à l'écran redevenu presque tout blanc. Le pourquoi d'un allô à l'eau? Pour dire bonjour sous la pluie mais aussi, pour la sonorité des mots. Pour l'oreille, allô ou à l'eau, c'est pareil. Pour l'oeil, non. Mais quand l'oeil et l'oreille se disputent l'autorité d'un mot, lequel d'entre les deux l'emporte? C'est pratiquement toujours l'oeil. Sauf que l'oreille a aussi raison. Mais l'oreille, on nous apprend à la lui fait sourde. Un allô à l'eau : j'ai tout d'abord écouté et ensuite, après avoir écrit, lu. Daniel Verret |
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Avril 2024
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