On parlait des environs
Surtout
En tant que territoire de chasse.
Mais voilà que vers le milieu
De la première moitié du XIXe siècle,
Les Canadiens,
En grand nombre,
Ont commencé
À quitter les seigneuries surpeuplées
Qui bordaient le Saint-Laurent.
Par la suite
En ce début de l’ère industrielle
Et en quête d’un emploi quelconque
Impossible à dénicher
À l’intérieur des seigneuries,
Nombreux ont été ces mêmes Canadiens
À émigrer aux États-Unis.
Afin d’endiguer
Cette saignée migratoire de travailleurs
Ayant de l’autre côté de la frontière
Bonne réputation,
Les autorités gouvernementales du Canada-Uni
Décidèrent d’ouvrir à la colonisation
De nouveaux territoires
Dont la vocation,
Après défrichement,
Serait agricole.
La région des hauts de Bellechasse
Constitue l’un de ces territoires.
Dans le Bas-Canada,
Cette période donnant accès à de nouvelles terres
En dehors du cadre seigneurial a correspondu
À l’expansion ainsi qu’à la consolidation
Du pouvoir
D’une église catholique omniprésente
Qui s’inspirait de principes
Relevant de l’idéalisme ultramontain.
Pour cette raison,
On parvient mieux à s’expliquer
La remarquable et surtout dominante présence,
En ces terres offertes à la colonisation
Vers le milieu du XIXe siècle,
D’aussi imposants et fastueux temples religieux
En des lieux
Dont la population
Était alors reconnue comme étant pauvre.
Et tellement pauvre était-elle cette population
Que selon l’opinion
D’un des agents de colonisation d’alors
(Stanislas Drapeau) :
« La gêne avait élu domicile à N.D.A.-de-Buckland. »
Mais cent cinquante ans plus tard, voilà
Qu’on a oublié le chemin de colonisation Taché,
Qu’on s’interroge quant à la vocation à venir de l’église désertée,
Que les plus jeunes quittent à la faveur de la ville,
Que la forêt tend à se réapproprier le territoire,
Qu’on craint que trop d’efforts passés soient gaspillés,
Que la relève agricole risque de faire défaut
Au contraire de l’acériculture qui jouit d’un engouement grandissant.
nadagami