Témoin de notre présence plusieurs fois séculaire,
Du doute tout d’abord né de l’usage des mots d’ici
Surgit un processus d’individuation finement éclairci.
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Gouttes de pluie,
Asphalte qui reluit.
La terre avait soif.
Ce matin, des averses en plus d’un vent qui décoiffe.
La grisaille
En représailles.
Trop beau trop longtemps il a fait
Et on paie pour ce méfait.
C’est ce que par le passé, ici, nous répétait sans arrêt la religion :
La vie n’est que sacrifices et soumission.
Il importait alors que notre quotidien nous fasse mal
Sinon, vivre ne serait qu’aspirations libidinales.
Du temps de notre jeunesse,
Toutes les âmes étaient pécheresses.
Il fallait qu’il en soit ainsi
Pour être, face à l’autorité, toujours à sa merci.
Les choses ont un peu changé.
En fait, on dirait plutôt qu’on cherche à tout mélanger.
Avant, c’était la religion.
Aujourd’hui, les curés de la rectitude moraliste sont légion.
Gouttes de pluie,
De jour comme de nuit.
Il ne cesse de mouiller.
Qu’importe! L’eau de pluie lave le sol souillé.
Hier, tout allait si bien.
Les curés d’alors savaient combien
Et surtout qui s’éloignaient du droit chemin
Qui, semblerait-il, était sans lendemain.
Puis par un bon matin, une éclosion.
S’ensuit un temps de réclusion.
Il faut se soumettre
À une discipline pour s’en remettre.
Tombent sur le sol des gouttes de pluie
Qui éclatent presque sans bruit.
Soudain le téléphone sonne...
Cé pas vrai : de Dieu que veut me parler la voix qui résonne.
Je mets fin au bref échange et raccroche.
Nadagami