En ce début de journée
Sur la ligne que dessinent les nuages
Le soleil levant.
On a des projets de sarclage.
Pleuvra-t-il aujourd’hui
Ou resplendira plutôt
Toute la journée le soleil?
Des branches
Des érables à sucre
Pendouillent
Les samares.
Depuis quelques jours,
Les étendues champêtres, de même que la cour arrière,
Brisent la monotonie de leur verdoiement
En arborant une multitude croissante de boutons floraux jaunes.
Le ciel
S’obscurcit.
L’air est chargé
D’humidité.
Notre projet de sarclage bat son plein.
Continue-t-on?
Ici et là sur le terrain,
Des quiscales bronzés;
Chante cachée
Derrière un amas de branches
Une paruline jaune;
L’oiseau-mouche
Est de retour
Sur la plus haute branche du prunier;
Quelques mésanges à tête noire
Twittent twittent twittent ici et là :
De toute évidence,
Le risque de pluie n’incommode pas les oiseaux.
Or donc,
On continue de sarcler.
Mais le temps passe.
Il nous faut maintenant ramasser les outils,
Quelques sacs vides, les chaudières.
Je jette un dernier coup d'oeil avant d’empoigner la brouette
Et voilà que j’aperçois,
Immobile sur une branche d’un arbrisseau,
Une grive solitaire qui semble m’observer mais qui,
Alors qu’à mon tour je l’observe,
Se sauve dans les broussailles.
Je reviens à la maison,
Sers les outils
Et sur une branche au-dessus de ma tête est perchée une grive solitaire.
nadagami