C’est la nuit.
Dans la maison,
Le silence
Et la pénombre figée
Que génèrent les lumières de rue.
La trouille on a.
Pas parce qu’il fait nuit.
Non!
On a la trouille
Parce qu’on doit
Écrire.
Et ce n’est pas le sujet abordé
Qui crée problème,
Mais le fait de devoir
Écrire,
Encore,
Durant des heures
Et selon le plan jamais défini
De l’inspiration du moment.
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T’as vu cette montagne?
Oui.
Je dois l’escalader.
Tu sais que tu ne seras pas le premier à escalader une montagne?
Oui, mais une fois le sommet atteint, je ne redescends pas.
Ah!
Parce que, paraît-il, cet endroit deviendra mon lieu de résidence.
Le sommet de la montagne?
Paraît-il...
Hé bin!
Écrire,
C’est pareil.
À cause de cela, on refuse d’y croire.
Et peut-être aussi parce qu’on craint d'avoir raison.
Devant, tout autour, si loin et inatteignable :
La ligne d’horizon.
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C’est tout de même déstabilisant
De s’entêter à écrire
Et d’être sans arrêt confronté
À l’incertitude.
En plus,
Écrire,
C’est une chose.
Être lu et vivre de l’écriture, une autre.
Ici, la raison et la passion s’affrontent.
Écrire pour écrire?
Oui.
Écrire et en vivre? Non! Je n’y crois pas.
Et d’entendre une voix qui me ramène à mon enfance,
Qui s’adresse directement à moi
Pour me stigmatiser davantage
Et m’imposer la responsabilité de tous mes malheurs.
Je n’ai pas choisi.
On est qui on est.
Bon,
Il faudra bien que je me procure une bonne paire de souliers de marche.
Nadagami
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