Le chemin est beau.
Les feuillages des étendues acéricoles
Sont enflammés.
Les feuilles égrainent les derniers jours de leur existence
En rouge,
En orange,
En jaune
Parmi les vertes de moins en moins nombreuses.
Le chemin est beau,
De chaque côté,
Devant,
En raison du coloris des feuillages.
Et tellement beau il est
Qu’on en oublie la monotonie de la route.
Rouge, jaune, orange, vert.
Sous les roues,
L’asphalte fuit vers l’arrière.
Une fois passée la dernière courbe après Saint-Lazare,
Au loin,
De l’autre côté du fleuve,
De l’autre côté du Saint-Laurent
Se dressent les Laurentides,
Bleues,
De ce bleu Laurentides vu du côté de la rive sud
Depuis la 279,
Sur le boutte droit et plat
Entre Saint-Lazare et Saint-Gervais.
De là,
Coincé entre les champs de maïs,
Blanchi par une masse d’humidité en suspension
Se déploie,
D’ouest en est entre ciel et terre,
Le bleu Laurentides piqué
D’une multitude de petits points
Jaunes, orange et rouges.
Le chemin est beau.
Les montagnes au loin sont belles.
Le ciel aussi est beau.
Crissement!
Pas des pneus.
C’est le ciel, beau, qui l’est,
Crissement.
Entéka!
Au loin,
Là-bas,
Le clocher du village de Honfleur.
Tout en haut,
Les nuages gris et blancs,
Qui flottent au-dessus des champs,
Dessinent un immense damier
Qui déborde de la limite que dessine la ligne d’horizon
Alors que se déverse entre chaque carré la lumière du soleil.
Des deux côtés de la route,
Défilent entremêlées
Les couleurs rouge, orange, jaune et verte.
Le chemin est beau.
Les paysages, colorés,
L’instant, éphémère.
Déjà quelques feuilles jonchent le bord de la route.
nadagami