Ciel est rose :
Tantôt la neige.
Si elle est rose,
Tantôt l'âne ai-je.

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​
Tantôt, rose était 
Le ciel.
Là, gris il est.
De la neige encore, et c'est pour bientôt.

Oui, de la neige encore car dehors,
Tout est déjà blanc duvet d'eau gelée éclatée.
À tout tout partout, la neige s'est agrippée.
De vent, si peu il y a eu pour la faire eurvoler.
​

Mais là, en ce moment,
Même si gris le ciel,
Toujours pas le moindre petit flocon en chute libre.
Paraît qu'on en aura pour au moins les trois prochains jours.

-
«   -   xx   -   »
-

Les flocons ont commencé à fuir le ciel.
Ils tombent, petits, à peine visibles.
En même temps, le vent décharge les branches déjà pleines des arbres.
Les sommets de montagne s'évanouissent dans le brouillard en formation.

Hum!
Un peu de pluie on dirait au travers de la neige.
L'hiver, la pluie c'est platte.
Avec deux « t » parce que ça l'est très.

Mais même si deux « t », ça ne les trait pas, les nuages.
Oui la neige est blanche comme le lait,
Sauf qu'on ne trait pas les nuages pour que tombe en flocons la neige.
Et tout cela, même si platte avec deux « t » parce que ça l'est très.

​-
​-   x   «»   x   -
-

I' pleut.
En hiver,
La pluie...
Ça devrait être interdit.

-
   x   «   --   »   x   
-​

L'heure du souper passe.
La pluie toujours tombe
Et avec elle,
L'hiver.


Daniel verret

​C'est reparti :
Neige blanche,
Blanche feuille.
Tombent sur la feuille tels des flocons les lettres des mots.

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Hier, ils avaient si peu.
Aujourd'hui, ils ont tout.
Mais il leur reste si peu aujourd'hui
De ce tout qu'eux avaient hier.

Il nous a fallu quitter la ville.
Là-bas, rien ne semblait possible.
Prisonnier du cadastre citadin,
La fuite est devenue le seul espoir.

Parfois, ici, il est possible de le ressentir fort, vraiment très.
Enfouies, des traces d'un passé très ancien subsistent,
Beaucoup plus ancien que celui façonné par ceux venus d'Europe.
Souvenirs ataviques ennuagés d'un présent pauvre de son passé.

-- --

Tout autour, dehors, les arbres, les nuages, le blanc de la neige.
À l'intérieur, dans l'âtre, sur la pierre,
Brûle un feu,
Un feu qui jamais ne s'éteint.


​Daniel verret

​Journée de flocons,
De mots tapés,
De lavage,
De pas marchés dans la neige à moitié fondue du bord de la rue.

Temps doux quand même dehors :
Blanc;
Neigeux;
Alors que s'illusionne monter le sol attiré par la neige tombante.

Nul vent.
Le long des routes, les épinettes vertes au tronc noir
Triangulisent à l'isocèle leurs branches recouvertes d'aiguilles
Au travers des boules de branches des feuillus sans feuilles.

Mes doigts enfoncent les touches.
À leur extrémité s'échappent les lettres des mots.
Dehors, de l'autre côté de la vitre de la fenêtre de la cuisine,
On voit tomber, légère, sans hâte, en ligne droite presque, la neige.

*   *   *

Le temps est invisible.
La neige est blanche.
Il s'écoule, elle tombe.
De ce côté-ci de la vitre de la fenêtre de la cuisine, je tape.


Daniel verret

Bizarrerie du matin.
Au réveil, cette phrase dans la tête :
« Je me lève pour écrire juste,
Juste dans ma langue. »

​Mautadite langue qui m'échappe,
Que j'échappe.
Parce qu'elle fait peur.
Parce qu'elle me fait peur.

J'ai pas envie que les autres me comprennent comme ils le veulent.
Ç'que j'veux,
Cé qu'moi j'me comprenne, que j'arrive à m'entendre parler
Sans la moindre hésitation dans la voix quand j'me relis.

Être honnête,
Totalement.
Pas le moindre grincement quand j'me relis,
Au point de croire que j'entends plutôt que lis ç'que j'ai écrit.

J'me sens étranger de ç'que j'suis.
Car j'ai appris à être étranger de ç'que j'suis.
J'me sens coupable d'aimer cette langue française apprise icitte.
J'me sens irresponsable de porter attention à ma langue.

​-- --

Ché pas trop pourquoi à matin cé d'même, pourquoi j'me sens d'même.
Le soleil se lève.
Cé beau en maudit dehors.
Blanc, gris, nuageux avec une belle neige toute neuve.


Daniel verret

Gris.
Ce matin, tout est gris.
Le ciel, le brouillard, le sol enneigé, la boucane des cheminées.
Même la couleur grise l'est encore plus que d'habitude.

Gris.
Journée d'ombres évanescentes,
De soleil absent,
De nuages gris blanc qui s'entremêlent au blanc gris du sol enneigé.

Gris.
Absence de vent.
Une muraille brumasseuse empêche de voir dans Saint-Joseph.
En haut en bas, meurt dans les flocons qui tombent la rue Principale.

Gris.
À chaque boutte de la rue Principale où tout disparaît,
Peut-être que plus rien n'existe...
Nombrilisme bienveillant qui chasse les soucis.

Gris.
Hier, le chat Grisou.
Aujourd'hui,
Le matou 'Tit-gris.

Daniel 'Tit-gris verret

Un côtoiement.
De part et d'autre :
Des montagnes boisées et un ciel ennuagé;
Des éoliennes et des bâtiments.​

Ici, presque tout le temps et presque partout,
C'est la rencontre de deux réalités :
Celle de l'homme avec sa raison structurée et
Celle de la nature avec sa raison sauvage.

Les montagnes qu'on aperçoit derrière la maison sont vieilles de
450 millions d'années.
Les éoliennes qui apparaissent sur la première photo ci-devant
Ont peut-être 5 ans.

Montagnes :
Nature / 450 millions d'années.
Éoliennes :
Homme / 5 ans.

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/  \/\ 
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De ce temps-ci lors du passage d'une intempérie,
Il arrive que les sommets de montagne changent de couleur.
Tandis que le bas des pentes demeure encore vert foncé et brun,
Au-dessus d'une ligne définie par l'altitude, tout passe au blanc.  

C'est impressionnant.
Gigantesque.
Remarquable.
Ou encore, tout simplement beau.
 
Le lendemain, une fois le ciel dégagé,
On se dit :
« Tiens! les montagnes sont blanches ce matin. »
En silence, on regarde car on comprend que le froid s'en vient.

​Daniel verret

​Journée bleu blanc gris.
Il a neigé
Alors que les nuages avalaient les montagnes.
Il a fallu pelleter.

*
*   "  "   *
*

*
*   "  "   *
*​

Parce que dans les hauts,
On ne sait à peu près jamais ce qui nous attend côté température.
Comme en ce moment alors que, derrière la maison,
Les nuages gris s'obstinent à pourlécher les flancs de montagne.

Au même moment en avant, du côté de la rue qui traverse le village,
On aperçoit un ciel bleu tacheté de nuages blancs.
C'est comme ça.
​Mais au moins, il a neigé : le sol est blanc; ça éclaircit le temps.

*
*   "  "   *
*​​​

Encore un mois à regarder fondre la durée du jour
Alors que de plus en plus il gèlera;
Encore un mois à de moins en moins de clarté naturelle dehors
Et dans les maisons, à un éclairage électrique de plus en plus hâtif.

L'année achève.
Une fois terminée, on en aura tous gagné une.
La Terre tourne.
Une fois l'an, on le souligne.


​​Daniel verret

Mais où est la lumière?
Soleil, où es-tu?
Mes mains déjà travaillent alors que toi,
Fuyant froid léger et neige fleurette, tu tardes.

Je sais, dans un mois le solstice d'hiver.
Tu en profites donc pour faire la grasse matinée à répétition.
Mais quand même, quinze heures de sommeil par jour, c'est pas mal.
Tu risques fort de faire des jaloux.

Mais là, en ce moment même, t'es où? t'es où? t'es où?
Derrière les montagnes, j'imagine,
À te savoir encore une fois dans l'obligation de les escalader
Pour ensuite te renverser en lumière dans les Pointes.

Je jette un ultime regard par la fenêtre de la cuisine.
Non, tu n'y es toujours pas.
J'achève cette première envolée
​​Avant même ton lever.

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Noirceur matinale
Avant la blancheur
Des blanches heures
Que le matin hale.

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​
T'as vu? t'as vu? t'as vu?
Depuis hier soir, ça tombe.
Oui! oui! oui! ça vient d'en haut...
Tu l'ignorais?

Ah!

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Il a finalement neigé jusqu'en milieu d'après-midi.
Bien entendu, ça tombait toujours vers le bas.
Il était supposé pleuvoir.
Il n'a pas plu.

Seulement neigé.
Une bonne bordée tout de même.
Environ dix centimètres.
Quatre pouces.

Celui de chaque main et de chaque pied.
Quatre pouces.
Tout de même étonnant que quatre pouces
Donnent dix centimètres.

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Finalement,
Il a
Peut-être
Trop neigé.

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​Daniel verret

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Le temps fait, passe, défait et repasse;
La neige, au sol, tantôt couvrira tout;
Les grands froids partis voilà des mois préparent leur retour;
Seule, l'épinette regarde le temps, l'emplit, l'exhibe, sans le perdre.
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Étonnement!
Il est tard et deux mains se placent en position pour taper.
D'habitude à cette heure-là, l'ordi est éteint.
Pas ce soir.

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Serait-ce le temps qui, fuyant par le bout des doigts,
Cherche à enfoncer les touches d'un clavier d'ordi?
 Ou encore, ne serait-ce pas plutôt répondre à une insondable volonté
Que de laisser libres deux mains agir à leur guise?

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Il est tard.
C'est inhabituel.
Non! ce n'est pas le temps qui tape.
Mais, c'est possiblement le temps qui force les doigts à taper.

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Le temps fuit.
Les journées déboulent.
Les jours sont de plus en plus courts,
De même que les nuits.

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​Daniel verret

Noirceur du matin.
Nuit en fuite.
Le temps gris
Amplifie les bruits.

Noires heures du matin.
L'ennui en fuite.
Pour un temps, aigri
Trop empli d'une filée de bruits.

Noir l'heurt du mat teint,
Qu'ennui et fuite
Par temps gris
Ample firent d'un simple bruit.

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Daniel verret