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Lundi dominical

29/11/2015

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Il est 7h27, il fait moins 8 et il neige. La montagne derrière la maison est disparue dans la masse nuageuse qui enveloppe le village. On est ailleurs, dans un autre monde, coupé du reste de la planète.

Dehors, tout est blanc, tout est gris. Les flocons tombent en ordre, partout en même temps et tout le temps partout. 

- Dites monsieur, une machine à neige ça coûte combien?

- Une machine qui ferait neiger comme il neige présentement?

- Oui.

- Combien ça coûterait..?

- Vos yeux parlent monsieur. Cher, hein?

- Très.


Daniel Verret
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La pitoune

27/11/2015

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De ce temps-ci, il y a de la pitoune en bordure des rangs. Vous savez, de la pitoune, de la vraie, celle de 4 pieds. Les moulins à papier en ont grand besoin par les temps qui courent. Faque les gars en coupent. Ils mettent ça sur le bord du chemin, en corde, pis après les gars de truck, les transporteurs, viendront chercher la pitoune pour la descendre aux moulins à papier.

Pitoune : certains prétendent que le mot originerait de l'expression anglaise « happy town » puisque, paraît-il, on fêtait fort là où anciennement on faisait chantier, où on coupait la pitoune et qu'une fois la semaine de travail terminée les gars s'amusaient ferme, dansaient, chantaient. En somme, c'était la fête. Du moins, c'est ce qu'on prétend pour pouvoir justifier l'origine anglaise du mot.

Le problème avec cette explication est qu'elle ne concorde pas du tout avec les témoignages d'anciens bûcherons qui ont justement fait chantier, qui ont sorti de la pitoune, qui ont connu la vraie vie de bûcheron. La très grande majorité soutient plutôt le contraire : quand on partait pour faire chantier, ce n'était pas par choix mais bien par obligation. Et ces bûcherons qui fêtaient une fois la semaine de travail terminée, le lundi matin ils revenaient au travail les poches vides et en larmes. La vie sur les chantiers était dure.

​J'ai beaucoup cherché pour connaître l'origine de ce mot. Encore aujourd'hui, j'ai effectué des recherches sur le net dans l'espoir d'enfin découvrir la signification complète du mot pitoune. Mais non, je n'en sais pas vraiment plus. D'où vient le mot pitoune? De piton? De pitou? De pitchou, pitchoune, pitchounette? C'est un mot d'origine amérindienne pour certains alors que pour d'autres, tel qu'expliqué un peu plus haut, d'origine anglaise.

Et une pitoune, ce n'est pas qu'une bille de bois car c'est aussi une petite fille, ou encore un très jolie fille, habituellement jeune, et ce serait même un plat à manger ainsi qu'un terme pour désigner le membre viril d'un jeune garçon.

Mais bon, il y a de la pitoune sur le bord des chemins et tantôt, elle sera ramassée. De mon côté, j'espère un jour obtenir réponse à ma question.


Daniel Verret 
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Lundi - III

26/11/2015

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Toujours lundi mais en même temps jeudi.

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Le temps de la chasse achève et par conséquent, les chasseurs se font plus rares. Et c'est instantané dès que les chasseurs quittent la forêt, les chevreuils réapparaissent ici et là. Depuis lundi (ce lundi qui vient après dimanche), tôt le matin on en aperçoit dans les champs, à l'orée du bois ou encore traversant la route.

Non, je ne suis pas chasseur. Ni non plus végétarien. Me situant plutôt à mi-chemin entre ces deux tendances antinomiques, si demain on m'offre de la viande de chevreuil je l'accepterai volontiers. J'aime la viande. Mais de là à attendre pendant des heures et des heures dans une cache pour abattre un animal, non, ce n'est pas dans ma nature.

Il y a toutefois la pêche à laquelle j'aimerais bien m'adonner. Malheureusement, on a vidé les cours d'eau des alentours de la truite de rivière qui y abondait voilà plusieurs dizaines d'années. Il y a déjà eu par le passé une telle profusion de poissons que les gens pêchaient que pour le plaisir de pêcher sans pour autant consommer leur prise. Croyant la ressource halieutique illimitée, on a pêché sans aucun souci de pérennité. Et un jour arriva ce qui devait arriver, la truite de rivière fut pratiquement éradiquée des cours d'eau environnants. 

Et au contraire des chevreuils qui réapparaissent parce que les chasseurs quittent leur cache, la truite de rivière ne rapparaît pas que les pêcheurs soient là ou repartis, bredouilles, à la maison.
 
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Daniel Verret
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Lundi - II

25/11/2015

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On est mardi mais on est lundi.

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La chaîne de montagnes qui se dresse au sud de la rue Principale était belle ce matin. Grises et ombragées alors qu'en bas le vert foncé des conifères se détachait du gris violet du tronc et des branches dénudées des feuillus, les cimes montagneuses accolées en une suite sinueuse cherchaient à se camoufler sous un mince cordon de nuages moutonneux abandonnés par un vent devenu brise trop légère. Il faisait froid ce matin. Moins douze.

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Ignominie : « Bonjour, je suis père de famille, du lundi au vendredi. C'est plate pour les enfants, mais la fin de semaine je ne travaille pas, samedi et dimanche c'est congé, et donc ces jours-là, je ne suis pas père de famille. » 

​Bin oui, c'est ça : quand on est père de famille, c'est sept jours sur sept; quand on est père de famille, une fin de semaine ça n'existe pas; quand on est père de famille, c'est toujours lundi. 

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On attend la neige. Il est à peine 14h00. Déjà les ombres s'étirent. La lumière du jour s'enfuit. 


Daniel Verret
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L'un dit : « Lundi »

23/11/2015

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- Sommes-nous mardi?

- Non, lundi.

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​Puis un jour, je suis débarqué à la campagne. Ça fait douze ans.

Je suis arrivé ici comme si c'était un lundi, un début de semaine, un lundi d'un début de semaine. Et depuis, c'est toujours lundi quand je me me réveille le matin. Peu importe quel jour ça peut être, mardi, jeudi ou dimanche, pour moi c'est toujours lundi.

- Sommes-nous mercredi?

- Non, lundi.

-- --

- Sommes-nous...

- Oui, lundi.

Ici, c'est la nature qui domine, pas comme en ville l'humain. Et pour la nature, il n'y a pas de semaine. C'est toujours lundi, c'est toujours le début de quelque chose. 

Le rythme est plus lent mais il est continuel. 

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- Jeudi vous avez dit?

- Non, lundi que l'un dit.

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Daniel Verret
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Samedi matin 

21/11/2015

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« Ta main », me dit Sam... samedi matin.

Entéka...

Les éoliennes tournent. Les nuages, bas, glissent d'ouest en est en suivant la ligne d'horizon puis se faufilent derrière les montagnes pour y disparaître. À mesure que notre regard s'élève, le ciel de jour à peine éveillé s'étire en passant d'un bleu blanc jaunâtre à un bleu clair pastel légèrement teinté de rose. Et direction sud-est, très haut, un point lumineux apparaît : c'est Vénus ou l'Étoile du Berger (j'ai fouillé sur le net).

Premier samedi matin d'écriture sur le blogue.

Vénus est disparue. Dehors, il fait moins deux. 


​Daniel Verret
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Un aigle m'a dit

20/11/2015

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Lors d'un rêve, il y a de cela plusieurs années, un aigle m'a dit :

- Va vivre à la campagne.

J'ai suivi son conseil. C'en fut un bon, un très bon. 

Mon père était fils de cultivateur et ma mère, petite-fille d'une grand-mère à moitié innue.

Ici, terre labourée et terre forestière s'unissent.


Daniel Verret

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La pluie du passé

19/11/2015

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Temps maussade d'automne. Il pleut.

Le vent souffle fort, et du sud bien entendu. C'est humide, frisquet, gris. Un temps à ne pas mettre un chien dehors. Il pleut.

Par contre hier, d'un hier qui se veut très très vieux, plus d'une fois millénaire, c'était comment ici quand il faisait mauvais comme en ce moment? Il pleut.

Hier? Oui, ce hier issu d'une rupture vu qu'avant la colonisation à la française puis à l'anglaise les maîtres du canot d'écorce régnaient alors en maîtres ici. Dehors, là en ce moment, il pleut.

Mais rupture ou pas, certaines choses demeurent. Pour cette raison, on se doute bien que la pluie du passé mouillait comme encore elle mouille aujourd'hui et que le vent soufflait comme il souffle en ce moment. Mais ceux celles qui, avant nous hier, se faisaient mouiller, venter, dehors, pour eux c'était comment?

Cette année, le village fête ses 158 ans de fondation et le canton d'origine, aujourd'hui démantelé mais dont le village tire son nom, ses 209 ans. Mais avant, du temps de ce très très vieux hier, quand il pleuvait ventait comme il pleut vente aujourd'hui, c'était comment ici? C'était comment pour les gens qui vivaient par ici?

Avant la fondation du village, avant la création du canton, ici en pleine forêt, dans le bois, pour ces gens qu'on a déjà appelé et qu'on appelle encore parfois les Sauvages, le contact était direct avec la pluie, le vent, l'humidité, le temps frisquet de novembre. Le contact était direct, le contact était continu.

Tantôt ce sera l'hiver. Tantôt il fera froid. Bientôt, à trente sous zéro, on passera alors du froid au frette. Mais pour moi, l'encabané fils du colon, si vivre dehors, en novembre et coupé de tous les services, relève d'une réalité impossible à imaginer, alors vivre dehors durant les trois vrais mois d'hiver constituerait donc une irresponsabilité grave. 

Mais hier, en ces jours-ci, avant la neige d'hiver et alors que la pluie de novembre tombait, ils en étaient capables.

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Jeune, j'aurais aimé, pour mieux comprendre ces gens de ce très vieux hier, que la pluie du passé tombe sur moi. Mais il y a eu rupture, les nuages sont disparus et subitement, la pluie du passé a cessé de tomber.


Daniel Verret
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L'accident

18/11/2015

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Un petit bonhomme d'à peine six ans qui se précipite pour traverser la rue mais sans prendre garde au passage des voitures. Et bang!

La probabilité qu'un tel accident se produise et qu'on en soit témoin est pour ainsi dire, parce que tellement rare, nulle. Sauf que lorsqu'on est parent ou encore responsable auprès d'enfants en bas âge, il faut toujours tenir compte de l'éventualité d'un possible événement tragique qui par contre, et c'est tant mieux, n'arrive pratiquement jamais.

Il n'empêche toutefois, et on ne le répétera jamais assez auprès des enfants, que cet événement tragique peut survenir n'importe où, n'importe quand. Et ce matin, misère de misère, il est survenu.

Un petit bonhomme d'à peine six ans est étendu sur la chaussée. Une voiture l'a heurté alors qu'il traversait la rue. L'enfant a le visage ensanglanté. Pris de panique, en plein désarroi, on fige, on oublie tout et en particulier nos cours de premiers soins, ces cours suivis justement pour venir en aide rapidement aux victimes d'une tragédie et avant que n'interviennent les ambulanciers.

L'enfant gémit. Les parents lui parlent pour le rassurer tout en l'empêchant de se relever. L'enfant pleure. Sa soeur également alors que son plus jeune frère ne semble pas vraiment comprendre ce qui se passe. Enfin, l'ambulance arrive et à sa suite, la voiture de police. On prépare la civière. L'enfant est maintenant dans l'ambulance. Sa mère est à ses côtés. Le père désemparé reste là avec les deux autres enfants tandis que s'éloigne l'ambulance.

Pendant tout ce temps, bouleversée, la femme qui conduisait la voiture qui a frappé le jeune garçon assiste impuissante à la scène. Son mari et une amie tentent de la réconforter. Tout s'est déroulé si vite même si elle ne roulait pas vite. Elle se dirige vers la voiture de police. Son mari l'accompagne. 

On s'informe auprès du père si on peut faire quelque chose. Non, tout est correct. Soudain, le père qui cherche à savoir ce qui s'est passé. Sa fille, les yeux remplis d'eau, balbutie quelques explications alors que le petit dernier, silencieux et l'air grave, écoute avec dans les yeux le souhait que tout ce drame ne soit qu'un mauvais rêve.

Le père s'éloigne avec ses deux enfants. De part et d'autre, on s'en retourne à la maison. Il ne reste plus qu'à attendre des nouvelles de l'hôpital.


Daniel Verret
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L'automne, l'autre homme

17/11/2015

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Tout bascule : i' fait clair plus tard, i' fait noir plus tôt. L'automne l'homme, son goût pour le rêve impossible s'effeuille, devient autre. Le froid qui s'annonce déjà l'empêche de rêver loin, de rêver au loin, de rêver d'un départ pour ce qui est à l'extérieur, et loin. Le froid, la noirceur, les ombres allongées, les branches dégarnies des feuillus le ramènent à lui-même.

Tout bascule. Le sommet des montagnes derrière la maison sont depuis hier coiffées d'une tuque blanche neige sans pompon. L'automne l'homme, tout en silence face à l'inéluctable froidure, se transforme en un autre. Le gros de l'épreuve s'en vient. Il n'est plus possible de confondre jour et journée alors que la nuit se faufile davantage pour s'étendre à presque toute la journée. Noirceur et froidure ramènent l'homme à la maison, à l'intérieur, à cette maison autre qui est en lui.

Tout bascule. Même l'homme. Le temps de la noirceur approche. En plus, au cours des prochains mois il fera froid, et par moments très froid. L'automne, l'autre homme renaît. Tantôt la blancheur de la neige l'illuminera, jour et nuit, pour lui rappeler qu'on ne peut toujours vivre dans la noirceur de sa propre inexistence.


Daniel Verret
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