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Deux

27/5/2015

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Nous voilà donc de retour face à cet écran où en son centre apparaît un rectangle blanc qui sert de page. Dehors, c'est à la fois nuageux, ensoleillé, chaud et humide... et de revenir les deux yeux face à l'écran.

Je sifflote, croise les bras, décroise les bras, regarde le plafond... Soudain, j'entends venant de dehors un bruit particulier, celui d'un objet qui tombe sur le trottoir. Je tends l'oreille. Une auto passe devant la maison, suivie quelques secondes plus tard d'une autre. Puis, plus rien. Et là, le frigo de se mettre au travail.  

Hier, c'était « je recrée ce qui est en moi » alors qu'aujourd'hui, c'est « je recrée ce qui est à l'extérieur de moi » .

Être entre les deux, simultanément entre ce qui est en moi et ce qui est en dehors de moi.

Et ce deux vient d'eux, tout cela pour moi qui ne suis qu'un.


Daniel Verret  
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Recréation

26/5/2015

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Cette manie que j'ai d'entreprendre pour aussi vite m'arrêter. S'asseoir face à un écran d'ordi et attendre. J'attends que les mots viennent. Et il y a tous ces pictogrammes qui, juste en cliquant dessus, concrétiseraient la tentation de fuir cette page blanche sur laquelle le mot demande à être recréé.

C'est beaucoup plus difficile que je ne le croyais au départ, s'asseoir pour écrire. Mais j'y reviens tout le temps. Alors j'écris, pour recréer sur une page les mots qui apparaissent sur celle qui est en moi.

Parce que la création est un leurre. Tout existe déjà. Les mots que j'écris sont en moi. Mes mots sont la recréation de ce qui sommeille en mon for intérieur. Les mots s'échappent de mes doigts comme la sève tirée de l'érable au printemps. L'acériculteur ne crée pas la sève, ou encore l'eau d'érable; il ne fait qu'assurer sa récolte. Mais il a au moins le mérite, lui, de la récolter. 

Quant à moi... ma sève, mes mots coulent mais se perdent emportés qu'ils sont par une volonté déglinguée. Recréer, reproduire, réécrire ces mots qui déjà existent. 

Demain, il me faudra recréer de nouveau.


Daniel Verret
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Rendez-vous Plaignard

22/5/2015

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Elle devait être ici à onze heures. Coup de téléphone : elle sera en retard. On fait quoi d'ici là? On se plaint du report du rendez-vous parce que ça fait déjà une heure qu'on attend et surtout, on se plaint parce qu'on est un plaignard.

Une ligne rouge apparaît sous le mot « plaignard » . Hein! J'ai fait une faute en écrivant plaignard? Je me reprends. La ligne rouge réapparaît. Voyons! C'est l'ordi ou moi? J'écris pour la troisième fois le mot plaignard. Rien ne change. La ligne rouge souligne encore et toujours le mot. Voilà, c'est inévitable, je recommence à me plaindre. 

Sauf que je veux en avoir le coeur net. J'ouvre le dictionnaire. Le mot plaignard est absent. Impossible! Plaignant, oui; plaignard, non. En l'absence du fautif et en tant que plaignant plaignard, je demande tout de même justice.

Je consulte un autre dictionnaire. Ah! Ah! Plaignard : Canada; en France, on dit geignard. 

Alors donc, bien que ce rendez-vous ait été remis à un peu plus tard, cela m'a tout de même permis d'apprendre qu'en France on dit « geignard » alors qu'au Canada l'équivalent est « plaignard » .


Daniel Verret


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Encore la neige

21/5/2015

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Il neigera samedi. Du moins, c'est ce qui est annoncé. Il nous faudra donc recouvrir d'une bâche les pousses d'oignon et de carotte. Ce n'est pas vraiment compatible un jardin de légumes et la neige.

Mais on s'en passerait bien de cette neige printanière annoncée. Quand on vit sous le duvet ouateux près de six mois par année, on sent l'impatience nous gagner quand, une fois le printemps arrivé, on nous annonce une période de froid à venir. On a plutôt envie d'être dehors, de profiter du temps chaud pour faire le plein d'énergie, de sortir sans devoir porter tout cet attirail d'hiver : tuque, foulard, manteau d'hiver, veste de laine, mitaines et les mautadites bottes. Une deuxième peau que ça prend quand on vit sous la neige.

Évidemment que ce ne sera pas aussi froid qu'en plein hiver sauf que lorsqu'il fait froid bien, on s'en doute, il ne fait pas chaud. Et ce sera aussi un peu la déprime parce que ça fait quand même un petit boutte, et même un long, un très long petit boutte qu'on l'attend cette chaleur.

Donc, ce sera de la neige en fin de semaine. Et dire que vendredi dernier, on tondait la pelouse.


Daniel Verret


  
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Écrire aussi vite que je parle

12/5/2015

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Seul, je me trouve au coin d'une rue alors que je m'en retourne à l'école après l'heure du dîner. En arrêt et quelque peu penché vers l'avant prêt à poursuivre mon chemin, je jette un rapide coup d'oeil à gauche et à droite pour m'assurer que la voie est libre. Je m'engage pour traverser la rue. Parvenu au milieu de la chaussée, j'entends résonner en moi la phrase suivante :

- Un jour, je serai capable d'écrire aussi vite que je parle.

Un peu décontenancé puisque tout fin seul à traverser la rue, je maintiens malgré tout mon élan et atteins l'autre côté de la voie publique. Rendu là, je ralentis le pas et commence à m'interroger. C'est quoi cette phrase? Elle vient d'où? Et elle veut dire quoi au juste? Puis je répète machinalement à voix basse :

- Un jour, je serai capable d'écrire aussi vite que je parle.

Être capable d'écrire aussi vite que je parle... Pourquoi?

Pour dire vrai, je ne comprends pas ce qui se passe. Jamais par le passé n'ai-je entendu ou lu quelque part cette phrase. D'un pas lent, je finis par me rendre à l'école mais toujours incapable suis-je de m'expliquer la raison de cette phrase venue de je ne sais trop où. Toujours est-il que je finis par oublier.

Le temps passe, les années s'écoulent. J'ai pris place à une table de travail de la bibliothèque de l'école. Soudain dérangé par un bruit répétitif, je lève les yeux puis fixe, sans pouvoir m'en détourner, un étudiant qui rédige un travail à remettre sans doute dans les jours à venir. Le hic toutefois est que l'étudiant en question retranscrit le brouillon de son travail à l'aide d'une machine à écrire. 

Je suis émerveillé et surtout estomaqué par la vitesse à laquelle il recopie au propre la version finale de son travail. Et là de me dire :

- Il faut que j'apprenne à écrire à l'aide d'une machine à écrire.

Encore une fois, les années passent. Je me retrouve à Montréal et suis sans travail. Ma copine du temps, elle aussi sans travail, se procure un livre qui explique la méthode à acquérir afin de pouvoir écrire au moyen d'une machine à écrire. Comble de bonheur, la maman de ma copine nous achète une machine à écrire. Et voilà que nous nous lançons dans la rédaction dactylographiée de textes écrits à la main. (Ouf! Ce n'est pas toujours évident le décryptage d'un texte manuscrit.)

Dès le début par contre, je découvre que les textes à dactylographier sont toujours pour « hier » . Autrement dit, pas le choix, il faut faire vite et donc, pas question d'écrire au doigt surtout qu'il faut lire et taper en même temps. Donc, la méthode devient incontournable; sans elle, impossible d'y arriver.  

Mais après quelques mois, je constate que les entrées d'argent demeurent trop fluctuantes ou encore, qu'en certaines périodes il m'aurait fallu avoir quatre paires de mains pour répondre à toutes les demandes. Je me décide donc à chercher un emploi plus stable. Et qu'est-ce que je déniche comme emploi après maintes demandes d'embauche? Je finis par décrocher un poste de... secrétaire de bureau. Mon patron? Une femme. C'est le monde à l'envers et le début d'une bataille personnelle face à l'inconvenance des stéréotypes!

Après trois années à ce poste, je quitte. Je tente ici et là des expériences de travail qui s'avèrent plus ou moins heureuses. Puis finalement, je me retrouve assis face à un bureau où sont installés trois claviers d'ordinateur. C'est clair : il faudra écrire vite.

Aujourd'hui à la maison, encore et tous les jours, j'enfonce les touches d'un clavier d'ordinateur portable pour tout simplement parvenir à écrire aussi vite que je parle.


Daniel Verret




 
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Tendres Vers d'un vert tendre

11/5/2015

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Voilà longtemps, tout n'était que glace, tout n'était que froidure. Le temps s'écoulait sans prendre place, sans aucun espoir d'une vitale déchirure. L'âme humaine attendait la fin d'une éternité pour s'incarner en ces lieux tantôt réhabilités.

Où étais-je alors en ces moments de congélation extrême?

Aujourd'hui, le sol est recouvert d'une terre à labourer, de feuillus en bourgeons éclatés aux multiples verts tendres. Mais demeurent ces images d'hier qui pour être débourrées, imposent une volonté rigoureuse d'où tout doit s'étendre. Idée d'un hier coincé à un aujourd'hui vivant, la fragilité des verts tendres des arbres ralentit le pas en avant.

Tout se transforme. Rien ne dure. Aujourd'hui, je suis ici. Mais hier, où étais-je?

Il y a deux mois, tout était comme voilà longtemps. La froidure régnait. J'étais là. Il y a des millions d'années, c'était voilà longtemps. La froidure, encore et toujours elle, régnait. Mais je n'étais pas là.

D'où viennent ces vers tendres d'un vert tendre et demain, seront-ils encore là? 


Daniel Verret  
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La vraie campagne

7/5/2015

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La campagne, c'est bien. Il y a les grands espaces, la cordialité des gens, le contact avec la nature environnante, la faune sauvage, le passage marquée des saisons, les longs champs clôturés explosant de verdure. Mais il y a aussi la ferme à la campagne.

Donc, je suis de la ville et un jour, parce que je suis tanné de cette vie de citadin, je prends la décision d'aller vivre à la campagne. Commence alors le processus en vue de l'acquisition d'une propriété pour réaliser mon projet. Pendant des jours, des semaines, des mois et parfois même des années, je cherche jusqu'à ce que je trouve la perle. 

Je déménage enfin. Comme je suis heureux. Avoir su, je l'aurais fait bien avant. Tout est tellement beau ici. Ce n'est pas comme en ville. Les gens sont si gentils, humains, chaleureux. Je reprends goût à la vie, à la simplicité de la vie. La nature, les levers et couchers de soleil sont si fantastiques. Finis en plus les files d'attente, les embouteillages, le bruit, l'anonymat, la peur du voisin, le rythme effréné de la ville. 

Tout va pour le mieux jusqu'à ce que mon voisin, un cultivateur d'une gentillesse et d'une simplicité jusque là jamais connues, étende sur ses terres le fumier accumulé au cours du dernier hiver. 

La campagne, la vraie, c'est aussi cela. 


Daniel Verret
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Hirondelles

5/5/2015

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Ils iront d'elle à lui et ensuite, de lui à elle iront-elles. Tout est mouvance. Les hirondelles sont de retour, les sucriers ont levé le feu, la rivière des Pointes charrie une eau brunâtre témoin de la fonte des neiges que repoussaient les sommets montagneux les plus élevés.

Oiseau de consécration, neige fondue, rivière exaltée.

Mais c'est l'hirondelle qui, sans contredit, marque la rupture. Lorsque aperçue, on peut affirmer que l'hiver s'en est allé. Le printemps prend place : entre deux vols échevelés d'un couple d'hirondelles bicolores, froidure et chaleur se mesurent, se courroucent, se flagellent par coups de vent brusques. Sauf que l'hirondelle est là, désignant par sa simple présence l'ultime vainqueur.

Hiver, printemps; froidure, chaleur; mouvance à jamais finie.

« Il et elle forment un couple d'hirondelles annonciatrices », que diront d'elles annonciatrices à leur tour ces neiges presque toutes fondues.




Daniel Verret

  

  
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Escalade

4/5/2015

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En pleine nuit, le sommeil a fui. Les images d'instants d'hier se glissent dans la conscience, s'amoncellent, s'emboîtent les unes dans les autres. Dans la pénombre, tout devient clair. Écrire, se mettre à nu; les mots piaillent.

Que de résistance vaine mais, résistance quand même. Les mots attendent. Un désir subsiste : voir apparaître des mots; les écrire, en effacer pour après les remplacer par d'autres, démolir et reconstruire les phrases, les relire, intercaler entre deux virgules un groupe de mots qui peut-être tantôt sera effacé.

Reliés au moyen de l'écrit, les mots, ces mottes de conscience éparses, assujettissent le vacillement des émotions, des intuitions, des certitudes incompatibles avec la raison. 

Escalade d'une montagne de mots; le mont du Midi est en moi.


Daniel Verret



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