Tout en étant envahi par cette impression d’être sur la touche.
Un peu partout, l’hiver s’emploie à nourrir les bancs de neige
Toujours plus hauts, toujours plus imposants.
Nous, on s’en retourne dehors parce qu’hier,
Alors qu’assis on était pour nous consacrer au tapage de mots,
Soudain on s’est senti envahi par la certitude
Que pour ce matin l’élan serait plus spontané.
Mais voilà, c’est loin d’être le cas.
Et là on commence à perdre patience.
Toujours est-il qu’on poursuit puisque nos doigts
Refusent maintenant de quitter le clavier.
L’inspiration n’a rien à voir avec la tête,
Mais tout avec le vide.
C’est peut-être pour cette raison que, tout à coup ce matin,
On a l’impression d’avoir la tête vide.
Passent les heures,
Passent les nuages,
Passent dans le ciel un peu partout blanchi de nuages des corneilles,
Passent ces images qui nous assaillent si souvent.
Et images qui, voilà plusieurs années, nous donnaient la trouille.
À celles-ci se mêle la sensation plutôt forte d’une erreur de parcours.
Mais bon,
On croit avoir fait du mieux qu’on pouvait.
Il n’empêche que souvent on se demande ce qui s’est produit.
Passer tant de temps sur les bancs d’école
Pour aussi peu de résultats une fois nos études terminées :
C’est troublant.
On étudiait pour un incontournable demain, pour un avenir meilleur.
Et on nous l’a posée, la question :
Que voulez-vous faire dans la vie?
Eee...
En fait, on ne s’est interrogé à ce sujet, et il était trop tard,
Qu’une fois achevé le temps de nos études.
Peut-être parce que la réponse à cette question on l’a toujours sue.
Peut-être aussi se sentait-on alors obligé de feindre l’ignorance.
Nadagami