On a pelleté,
Gratté,
Et soufflé.
Donc deux heures
Qu’on a passé,
Dehors,
À pelleter, gratter, souffler.
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Alors qu’on pellette, gratte, souffle, une voisine,
Qui demeure trois quatre maisons plus haut,
De passer devant la maison.
On se salue.
Quelques minutes plus tard,
Je remarque qu'un de mes voisins,
Qui demeure de l’autre côté de la rue
Et dont la maison est quelque peu décalée par rapport à la nôtre,
Armé de sa pelle,
Tasse la neige en faisant le tour de son char.
Je le salue.
À son tour, il fait de même
Tout en m’adressant la parole.
Je ne comprends pas ce qu’il me dit.
Je traverse :
Les placotages, ce doux plaisir de la réalité villageoise.
Oh!
Ah ouin!
Té pas sérieux?
Ha bin!
Je retraverse la rue.
Je ne peux pas garder tout cela pour moi!
Faut que j’en parle à quelqu’un.
Aille! Savais-tu que... Bla! Bla! Bla!
Oh!
Ah ouin!
Té pas sérieux...
Et, ma copine et moi, de reprendre le pelletage-grattage-soufflage.
Moins dix,
Pas de vent,
Ciel ennuagé d’une blancheur farineuse
Qui tamise la lumière du soleil.
On est bien en ce moment dans la cour arrière,
Entourés de bancs de neige,
Donc à l’abri du vent mais pas des placotages,
Alors qu'on pellette, gratte, souffle.
Nadagami