On freine,
On esquive,
On accélère.
Que de ventres-de-boeuf
En travers de la route
Qui mène
À la cabane à sucre.
Nous y voilà.
Coule de l’érable à sucre
L’eau sucrée
Qui,
Recueillie,
Ensuite bouillie,
Devient
Sirop;
Et sont tirés entre autres du sirop davantage bouilli :
De la tire,
Du beurre,
Du sucre.
Érables et merisiers,
Neige encore en abondance,
Tubulure,
Gros-becs errants.
Alors que je m’imagine assis,
Les deux mains sur le clavier
Et attendant les mots à taper,
Au loin,
Ici comme ailleurs,
Au milieu de son érablière,
Le sucrier attend
L’eau d’érable à bouillir qui,
Par les temps passés,
Tombait goutte à goutte
Dans la chaudière
Pour être ensuite charriée jusqu’à la cabane.
Aujourd’hui
Aspirée
Est l’eau
Jusqu’à la cabane.
Arbres,
Forêt,
Montagnes,
Oiseaux.
Brûle le bois sous l’évaporateur,
Monte la vapeur,
Filtre la presse,
Est enfûté le sirop dans un baril.
Sur le chemin du retour :
Là-bas, du côté nord, les Laurentides;
Au sud, les Appalaches.
Et la route... Bang! Un ventre-de-boeuf... de nous ramener à la maison.
nadagami