S’accrochent
Aux flancs de montagne,
Filamenteux et transparents,
Des nuages épars
À travers lesquels
Transperce
La dégradation du coloris automnal
Du feuillage
Des érables à sucre
Et en particulier du rouge vif des plaines.
Plus haut,
Juste au-dessus des sommets de montagne
S’est amalgamé
Un plafond bas de blancheur uniforme
Qui s’étend dans toutes les directions
Et qui emprisonne
Champs, forêt et village
Sous un dôme de temps à fort risque de pluie.
Derrière la maison et comme partout ailleurs,
Le vent,
La pluie,
Le froid,
Font leur oeuvre.
Depuis ce matin
Sous les branches des érables,
Une épaisse couche
De feuilles
Recouvre la pelouse encore verte
Et en même temps dessine
Un immense tapis circulaire
Qui ceinture le pied des arbres.
Ici et là autant au sol que sur les branches
Mais toujours regroupés,
Les juncos ardoisés
Sont réapparus avec le retour des jours plus froids.
Dans les haies d’arbrisseaux sauvages,
Des merles d’Amérique
Et des bruants familiers
Se disputent les territoires de nourriture.
C’est l’automne,
Avec ses reflets,
Ses variations de température,
Ses dénuements.
Des gouttes restent accrochées aux gouttières du solarium.
Une légère brise souffle.
Les érables se dépouillent de leurs feuilles.
Les cormiers sont chargés de fruits vermillon.
On profite d’une accalmie pour refaire le tour de la cour.
Le temps est frais.
S’évanouit le mur de feuilles qui borde la cour arrière.
Le sol s’enjaunit de feuilles mortes.
nadagami