Haute dans le ciel,
Ronde,
Blanche, ombrée de gris et froide,
Réfléchissant
Une lumière
Que réfléchit à son tour la neige,
Froide, ombrée de gris et blanche.
Nocturne,
Elle se lève;
Diurne,
Parfois elle est.
Croissante et décroissante,
Pleine et invisible,
Parfois fuyant l’autre astre,
Mais aussi parfois le pourchasse.
Surviennent également ces fins de journée
Alors qu’elle nous surprend,
Trop d’une anormale grosseur pour qu’on l’ignore
Et flottant juste au-dessus de la ligne d’horizon.
Enfant,
Naïf,
On l’aurait regardée et de l’index pointée,
Cette lune à la une.
Mais voilà que le temps nous emporte et de la lune, on s’en lasse
Jusqu’à cet instant fatidique alors que,
Tourné vers l’est et confronté à un silence intimidant,
On entend l’enfant en nous demander à l’autre qui est à nos côtés :
« T’as vu la lune… droit devant?
… pleine dans le ciel de nuit comme le soleil le jour?
… plongeant dans le fleuve?
… boule orange démesurée qui se lève à l’est? »
Et le silence gênant
D’être emporté
Par l’émerveillement que suscite l’élévation dans le ciel
De cet astre parfois si majestueux qui guide nos pas dans la nuit.
Mais que serions-nous sans elle?
Je l’ignore
Puisque je ne la connais, même si invisible, que présente,
Et toujours pareille, et toujours changeante.
Sauf que ce soir, c’est moi qui suis invisible pour elle
Car je ne fais que l’imaginer,
Elle que je sais haute, au-dessus des montagnes,
De l’autre côté de la toiture qui nous sépare l’un de l’autre.
nadagami