Soudain tombe à travers les fissures bleues l’ensoleillement.
Concomitantes, les traînées d’ombre s’installent,
Renforcent les teintes et décuplent l’acuité de la perspective.
Je tape.
Le couvert nuageux, informe, languissant, s’ingénie à
Colmater les brèches par lesquelles se faufilent les jets de lumière.
Le soleil est tenace, combatif, envahissant.
Des mots.
L’onde de la lumière se déplace pourchassée qu’elle est
Par la grisaille qui cherche à aplanir les contrastes.
Les oiseaux s’en fichent, la quête de nourriture l’emporte.
Je tape.
Plus rien ne bouge dehors, pas plus les feuilles que les ombres.
Tout est gris, les fuites de bleuité sont réparées, le vent s’est enfui.
Tout à coup, sont tracées sur les feuillages des lignes de pluie.
Des mots, je tape.
Donc, au diable le peinturage, le sarclage, l’arrosage.
Il pleut, on passe en mode :
Écrivage imaginatif sur le rivage imaginé d’un lessivage imagé.
Je tape des mots
La pluie a déjà cessé.
La grisaille s’étiole et les ombres de réapparaître sur le sol.
Des reflets éclatés de soleil s’éparpillent en jets de lumière effilés.
Des mots je tape mais, plus pour longtemps.
Le soleil est de retour.
Il y a tant à faire dehors et les moments pour s’y adonner
Sont souvent interrompus par des averses imprévues.
-0o o0-
Les moqueurs chats semblent avoir déserté la cour arrière.
Presque en même temps sont réapparus les merles d’Amérique,
Eux qui avaient été chassés de la cour par des moqueurs roux qui,
Par contre, avaient accepté la présence des moqueurs chats.
Quand même, l’observation des oiseaux met en lumière
L’importance de la défense instinctive et soutenue d’un territoire,
Territoire nécessaire à la survie de toute espèce animale :
Pas de territoire défendu, pas de nourriture indispensable à la survie.
nadagami