On va marcher.
On monte-tu Pin-Sec?
On monte Pin-Sec.
Jusqu’où?
Jusqu’où on pourra.
Ce qui veut dire?
Quand on sera écoeuré, on redescendra.
- = -
Finalement, on s’est rendu à l’observatoire du rang Saint-Louis
Que tout le monde par ici appelle Pin-Sec, rang Pin-Sec.
L’aller-retour :
Sept kilomètres; deux heures et quart de marche.
C’est faisable en moins de deux heures.
Nous, on est parti en virant à gauche en sortant de la cour.
Absolument rien ne nous obligeait à enregistrer un record de vitesse.
On a quitté la maison tout en sachant qu'on finirait par revenir.
- = -
On part.
Parvenu à la route Saint-Louis, ç’t’une côte, faut monter.
On entreprend la montée sans savoir jusqu’où on se rendra.
Des chants d’oiseau, quelques voitures, quelques quatre-roues.
Aux environs du milieu de la côte, le chemin rétrécit.
À cette hauteur, il y a un petit peu plus de neige le long de la route
Et le chemin commence à être mauvais par bouttes.
Tout indique, vu qu’on n’en parle pas, qu’on continue de monter.
On atteint la zone de la côte magnétique.
Les bancs de neige le long du chemin sont de plus en plus hauts.
La route est sur la terre, mais le bord du chemin, glacé.
Toujours pas un mot sur quand est-ce qu'on r'vir'ra.
On continue.
Deux cents mètres plus loin, coin route Saint-Louis/rang Saint-Louis :
On se rend-tu à l’observatoire?
Encore six cents mètres à parcourir.
On ne marche pas vite mais sans jamais arrêter.
On atteint finalement l’observatoire.
Il est quelle heure? Rien pour le savoir.
Il fait beau. Pas de vent.
Méchante vue. En plus, aujourd’hui, le temps est clair.
C’est beau, très beau.
Du mont Bélair jusqu’à Charlevoix.
Il est quelle heure? Aille… Décroche!
De l’observatoire : les Laurentides, le mont Sainte-Anne, Québec.
Là-bas, probablement le Massif de Petite-Rivière-St-François.
Après?
Sans doute Baie-Saint-Paul.
Mais on n’est pas sûr. Pas de jumelles.
En fait, pas de jumelles, pas de montre, pas de kodak.
Fait beau.
Eee... Yé quelle heure? Décroche!
Derrière, les éoliennes, maudit que c’est gros.
Qui ne virent pas fort.
D’icitte aux Laurentides, en ligne droite :
Environ cinquante-cinq kilomètres.
De temps en temps passe un char, un quatre-roues.
Là-bas, des motoneiges.
Yé quelle heure déjà?
Aille! Té t’énarvant.
On revient.
Plus vite parce que ça descend.
Monter, ça demande.
Descendre, itou : les genoux.
Deux heures et quart plus tard,
On est de retour à la maison.
On est bien content.
Faisait un boutte qu’on voulait s’y rendre, à pied.
nadagami