Depuis le haut
De la côte Saint-Roch.
Emporté aussi par le vent du sud.
Pour me rendre en ville,
Paradis de l’automobile,
Où il faut se montrer conducteur habile
D’autant en plus qu’on se sait fébrile.
Emporté donc je suis ce matin par la route
Qui se transforme
À mesure que je m’éloigne des montagnes
Et que je me rapproche du fleuve.
Dans les hauts,
Déjà les feuillages colorés périclitent.
Par contre ici, près du fleuve,
De chaque côté de la route,
Les érables
Qui tendent leurs branches depuis peu
Jaunorangerougies
Atténuent l’effet de la déprime du temps gris.
Devant entre les deux murailles de feuilles colorées
Se dessinent Québec, le cap Diamant, l’île d’Orléans
Qu’un voile translucide de nuages gris bleu foncé
Enveloppe et mêle au ciel de la même couleur.
On quitte l’autoroute.
La ville :
Avec son asphalte, ses lampadaires, ses chars
Et ses magasins,
Ses restaurants,
Ses concessionnaires automobiles,
Ses hauts édifices qui n’existaient pas
Quand j’ai quitté pour la campagne.
Puis une fois terminé le viraillage
À gauche et à droite,
Autant dans les centres d’achat
Que dans la ville,
C’est le retour,
Sans faire de détour,
En empruntant le chemin le plus court
Et en regardant les paysages sous les nuages lourds.
Revenu, je découvre que
Les nuages de pluie ont mangé en entier les montagnes.
Et aussi comme tôt ce matin,
Que le vent du sud secoue durement les feuillages.
La pluie tombe.
J’entends le bruissement d’une auto qui passe devant la maison.
Une fois l’auto passée,
Les bruits de la maison reprennent le dessus.
Ce matin, la route m’a emporté jusqu’à la ville.
Et m’a ramené,
Plus tard,
À la maison.
nadagami