Déjà le jour deux du huitième mois. Le temps des framboises achève. Dans le coin, les cultivateurs finissent de ramasser la deuxième coupe. Le soir alors qu'on arrose les fleurs, la durée écourtée des journées devient de plus en plus évidente alors que la noirceur de la nuit à venir donne l'impression de repousser avec plus de vigueur vers l'ouest la lumière du jour. Par contre, le vert du feuillage des arbres est demeuré très intense en dépit du temps avancé de l'été. Dans la cour, c'est le délire! Les merles, fort nombreux, vont et viennent en tous sens. Et quand les merles ne sont pas là, ce sont soit les quiscales bronzés qui prennent la relève, soit les étourneaux sansonnets. Enfin, deux grands absents de la cour arrière depuis quelques jours : le viréo mélodieux qu'on a entendu, entendu et réentendu chanter en juin et juillet ainsi que le moqueur chat qui ne se laisse furtivement entrevoir que dans les environs du pommier. Daniel verret |